À sept mois de la présidentielle, et en pleines discussions parlementaires autour des textes budgétaires, la tentation est grande, pour le gouvernement, de donner des coups de pouce ici et là. Parmi ceux qui peuvent espérer en bénéficier figurent les retraités modestes.
Baisse de la CSG. De fait, le secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert, a indiqué lundi, à la veille de l'examen du projet de loi de finances de la sécurité sociale en commission à l'Assemblée, que le gouvernement avait "une position plutôt ouverte" sur une baisse de la contribution sociale généralisée (CSG) pour les retraités modestes. Selon une source parlementaire, il y aurait un accord de principe entre le gouvernement et le groupe socialiste à l'Assemblée sur ce point. La proposition ne vient pas du premier mais de la rapporteure du budget, la députée du Tarn-et-Garonne Valérie Rabault. Cette dernière suggère que les retraités dont la pension est inférieure à 1.255 euros mensuels ne paient pas de CSG. Soit une économie moyenne de 45 euros par mois pour environ 480.000 retraités.
Trouver un financement. Pour l'heure, rien n'est gravé dans le marbre. Car cette mesure coûterait environ 260 millions d'euros, il va donc falloir la financer. "Il faudra trouver quelques compensations, c'est-à-dire soit des économies ailleurs, soit des recettes supplémentaires", a prévenu Christian Eckert lundi. Pas question, en effet, de creuser le déficit. Valérie Rabault a d'ores et déjà avancé une piste possible : revenir sur un dispositif de la loi Macron, qui allégeait le régime social applicable aux attributions d'actions gratuites, pour récupérer "entre 250 et 300 millions d'euros". Pour l'heure, cette proposition est loin de faire l'unanimité chez les socialistes.
Crédit d'impôt pour les particuliers employeurs. En revanche, les retraités aux petites pensions peuvent d'ores et déjà compter sur un autre coup de pouce fiscal : un crédit d'impôt pour l'emploi à domicile. Jusqu'ici, ce crédit était réservé aux seuls actifs. Les retraités qui employaient une femme de ménage ou une auxiliaire de vie ne pouvaient pas en bénéficier. Désormais, ils recevront eux aussi un chèque du Trésor public, qui dépendra des salaires versés à l'employé et pourra aller jusqu'à 6.000 euros par an.
Versé dès 2018. Pour Christine, dont la mère, âgée de 93 ans, emploie une auxiliaire de vie 40 heures par semaine, cette mesure serait une bouffée d'oxygène. "Employer cette dame coûte [à ma mère] 440 euros par mois, soit à peu près 5.000 euros par an", détaille-t-elle. Avec ce crédit d'impôt, sa mère récupérerait "dans les 2.500 euros annuels, ce qui lui permettrait d'employer cette dame un petit peu plus souvent". Le dispositif s'appliquera sur les revenus donnés dès cette année, qui seront compensés à l'été 2018. Quelque 1,3 million de ménages sont concernés, dont la moitié âgée de plus de 80 ans.