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Le gouvernement prépare déjà les soldes de demain

Clément Lesaffre avec AFP - Mis à jour le . 3 min
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Les Français prévoient de dépenser 195 euros en moyenne pendant les soldes d'hiver. © JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Alors que s’ouvrent mercredi les soldes d’hiver, le gouvernement réfléchit à réformer le fonctionnement de ce rendez-vous shopping très attendu par les Français.


La frénésie des courses de Noël est encore chaude mais les cartes bleues des Français n’ont pas fini de chauffer. Les soldes d’hiver démarrent mercredi dans l’ensemble de la métropole (sauf en Lorraine où ils ont commencé le 2 janvier) et dureront jusqu’au 20 février. Un rendez-vous traditionnel que le gouvernement envisage sérieusement de réformer pour protéger les commerçants de la concurrence des ventes privées en ligne et autres événements tels que le Black Friday.

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Réductions à gogo. Il faut dire que depuis le début de l’année, les enseignes inondent leurs clients de SMS et de mails pour les convier à des "journées privilèges" en amont des véritables soldes, avec des réductions aussi intéressantes mais sans la foule. C’est à cette confusion que Bercy souhaite s’attaquer. Bruno Le Maire avait annoncé l'été dernier l'ouverture "d'une concertation", estimant que "les soldes restent un moment important" mais que leur organisation "n'est pas satisfaisante".

Des soldes moins longues… Le ministre de l’Économie a déjà quelques idées en tête pour dépoussiérer les soldes et des annonces devraient être faites mercredi. Parmi les pistes envisagées, Bercy réfléchit à raccourcir la période des soldes. Six semaines deux fois dans l’année, c’est trop long. On pourrait donc passer à quatre semaines, selon RTL . Les clients préfèrent "profiter (de réductions) sur de plus courtes périodes, mais plus importantes", explique Jean-Marc Megnin, directeur général chez Altavia/shopperMind, un groupe de communication commerciale, interrogé par l’AFP.

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Selon lui, commerçants et fournisseurs doivent désormais miser sur de "gros temps forts" aux "fortes dégriffes" plus attractives que des soldes, "dont la stratégie d'écoulement de fin de saison" est dépassée. La directrice des Galeries Lafayette à Paris, Agnès Vigneron, souhaiterait, elle, "une date plus fixe, au plus près du jour de l'An, pour donner un vrai rendez-vous aux clients".

… et plus précoces. Avancer les soldes d’hiver "au tout début du mois de janvier", Bercy y pense aussi. Objectif : coller au "Boxing Day", le 26 décembre, date du début des soldes chez nos voisins britanniques. En effet, de nombreux Français profitent des vacances de Noël pour aller passer quelques jours à Londres et faire au passage des folies dans les magasins, au détriment des commerçants français. Résultat, l'an dernier, les ventes avaient reculé de 6,8%. Près d'un commerçant sur trois avait même affirmé n'avoir pas réalisé de gain de chiffre d'affaires sur la période.

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Bruno Le Maire pourrait également répondre à une demande des commerçants en établissant une nouvelle période de promotions en dehors des soldes d’été et d’hiver, probablement au printemps. Bercy s’appuie sur l’exemple du Black Friday , importé d’Amérique et qui se tient fin novembre. Succès grandissant en France, cet événement commercial bénéficie principalement aux enseignes de e-commerce. L’idée serait donc de rééquilibrer la balance au profit des commerçants physiques, notamment les petits magasins qui ne font pas de vente en ligne. Plus globalement, travailler "à une meilleure articulation avec le commerce en ligne", c’est d’ailleurs une piste évoquée cet été par Bruno Le Maire.

 

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Un petit cru hivernal

Cette année, les soldes d’hiver se feront de plus en plus sur le web : selon un sondage réalisé par l'Ifop pour le site Spartoo, les intentions d'achats en ligne ont augmenté de trois points en trois ans. Pour l'institut, "45% des Français interrogés considèrent qu'Internet sera le lieu idéal pour réaliser les meilleures affaires", devant les centres commerciaux (23%), les boutiques de centre-ville (14%), les grands magasins (12%) et les supermarchés (6%). Les Français ont prévu de dépenser en moyenne 195 euros, un budget quasi équivalent à celui de l'hiver dernier, ajoute l'Ifop.

Mais, illustration des pistes de réforme du gouvernement, les soldes d’hiver devraient subir le contrecoup des réductions anticipées. "Grâce à un Black Friday qui a bien fonctionné et un bon Noël, les commerçants n'ont pas trop de stocks, on s'attend donc à un petit cru ", estime Yves Marin, expert consommation du cabinet Wavestone, sachant déjà que 2017 avait été en recul (-7%) par rapport à 2016.

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