Le gouvernement va présenter jeudi son plan visant à encourager la rénovation des bâtiments publics et privés afin de réduire leur consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre. C'est dans un lycée récemment rénové à Angers dans le Maine-et-Loire que le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot détaillera une série de mesures, dont une réforme de certaines aides et des soutiens à la rénovation des logements trop énergivores. L'objectif est de rénover 500.000 logements par an, une ambition déjà affichée, sans succès, durant le quinquennat précédent, en mobilisant 14 milliards d'euros sur cinq ans, planifiés dans le cadre du Grand plan d'investissement annoncé en septembre par le Premier ministre Édouard Philippe.
Réformes d'aides existantes. En plus de l'Éco-prêt à taux zéro (ECO-PTZ), lancé en 2009, qui sera maintenu, le gouvernement devrait confirmer la réforme de certaines aides. Les modalités de l'ECO-PTZ devraient notamment être revues afin que les ménages les plus modestes aient accès à ce crédit. Le Crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) doit aussi être transformé en prime dès 2019, afin de permettre aux ménages de toucher l'aide financière plus rapidement. Et son mode de calcul doit être revu pour prendre en compte l'efficacité énergétique des travaux souhaités.
Rénover les "passoires thermiques". Le plan gouvernemental vise aussi la rénovation de 150.000 "passoires thermiques" par an, des logements particulièrement énergivores (étiquetés F ou G). La France en compte entre 7 et 8 millions, et ils sont occupés notamment par des ménages modestes pour lesquels l'enjeu financier est très important, un logement mal isolé renchérissant les dépenses de chauffage.
Bonus-malus. Parmi les autres pistes évoquées par le gouvernement pour encourager la rénovation énergétique des bâtiments figurait la création de "nouvelles incitations réglementaires ou fiscales", comme un bonus-malus appliqué sur la taxe foncière ou lors de la vente des logements, en fonction de leur performance énergétique, une piste qui avait irrité l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI). L'association de consommateurs UFC-Que Choisir soutenait en revanche l'instauration d'un bonus-malus pour inciter les bailleurs à entreprendre des travaux d'efficacité énergétique sur leurs biens en location.
Vers des "bâtiments publics exemplaires". L'État va aussi agir sur son propre parc immobilier pour "faire des bâtiments publics des bâtiments exemplaires", en rénovant le quart d'entre eux en cinq ans. Pour cela, 1,8 milliard d'euros sera consacré aux travaux nécessaires, en priorité dans les bâtiments scolaires. Les collectivités territoriales pourront aussi bénéficier de 3 milliards d'euros de prêts de la Caisse des dépôts (CDC) sur le quinquennat. Le gouvernement a par ailleurs prévu de créer un observatoire afin d'évaluer l'impact de ces mesures et d'effectuer un suivi statistique du parc immobilier.