C'était au départ une mesure directement liée à l'inflation : pouvoir utiliser les tickets-resto dans les grandes surfaces pour acheter des produits alimentaires non directement consommables, comme des pâtes ou une bouteille de vinaigre. Cette dérogation avait été prolongée et devait s'arrêter à la fin de l'année 2024. Finalement, l'échéance pourrait être repoussée d'encore un an, voire même pérennisée. La proposition de loi était discutée ce mercredi à l'Assemblée nationale.
Une mesure qui ne convient pas aux professionnels
Si cette mesure est bonne pour le pouvoir d'achat des salariés, elle l'est beaucoup moins pour le chiffre d'affaires des restaurants et des boulangeries. Depuis 2022, le manque à gagner est d'un milliard 200 millions d'euros, déplore tout un secteur dont le Groupement des Hôtellerie et Restauration (GHR) de France.
"On sacrifie les restaurateurs et les petits commerces alimentaires de détail au profit de la grande distribution. On n'achète pas des pâtes et du riz avec un titre restaurant. Ce n'est pas son objet originel", explique la présidente du GHR, Catherine Quérard.
"Mettre en place un double plafond"
30 % de ces titres ont été dépensés dans les grandes surfaces au deuxième trimestre de cette année. Alors pérenniser la dérogation actuelle reviendrait à tuer les chèques restaurant, alerte la profession, qui se veut malgré tout constructive en proposant une alternative.
"Mettre en place un double plafond avec 15 euros de dépenses à destination de la grande distribution et 25 euros de dépenses à destination des restaurateurs et des petits commerces", propose la présidente du GHR. L'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie propose même d'aller jusqu'à 38 euros, soit le plafond qui avait été mis en place après les fermetures liées au Covid.