Le gouvernement réserve la 5G aux opérateurs télécoms

FRANCOIS GUILLOT / AFP
La secrétaire d'État Agnès Pannier-Runacher veut que les opérateurs télécoms "proposent (…) des accès à 5G dans de bonnes conditions". © FRANCOIS GUILLOT / AFP
  • Copié
avec AFP
Les industriels seront exclus de la procédure d'attribution des fréquences de la 5G car "il n'y a pas encore de demande très claire" de leur part en France, selon la secrétaire d'État Agnès Pannier-Runacher.

Le gouvernement va réserver les fréquences des futurs réseaux 5G aux opérateurs télécoms, excluant les industriels de la procédure d'attribution qui doit avoir lieu prochainement, a indiqué mercredi au Monde la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher. 

Pas de suivi du "modèle allemand"

"Nous n'avons pas retenu à ce stade le modèle allemand" où une tranche de fréquences est réservée pour des industriels, "car il n'y a pas encore de demande très claire" de leur part en France, a expliqué Agnès Pannier-Runacher dans une interview au quotidien. Mais le "gouvernement sera "attentif" à ce que les opérateurs télécoms "proposent (…) des accès à 5G dans de bonnes conditions" aux acteurs extérieurs aux télécoms qui le souhaiteraient, a-t-elle ajouté. Le gouvernement pourrait "revoir sa position" si ce n'est pas le cas, a-t-elle averti.

Après notamment l'Allemagne et l'Italie en Europe, la France s'apprête à lancer la procédure d'attribution des fréquences de la future 5G. Celle-ci doit être lancée à l'automne, et doit être terminée d'ici la fin de l'année, a précisé mercredi Sébastien Soriano, le président de l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes) en marge d'une audition au Sénat. 

Pannier-Runacher prudente sur le dossier Huawei

Sur le montant des redevances qui seront demandées aux opérateurs, la secrétaire d'État a expliqué que le gouvernement cherchait un "juste milieu", entre "l'objectif d'équilibre" du budget de l'Etat, et la prise en compte des investissements importants que devront faire les opérateurs. 

Agnès Pannier-Runacher est restée par ailleurs prudente sur le risque que ferait peser un recours aux équipements du constructeur chinois Huawei pour les réseaux 5G. Ces équipements sont soupçonnés de permettre à Pékin d'espionner les communications des pays qui les utiliseraient, les lois chinoises obligeant les groupes dont le siège social est en Chine à apporter une aide technique aux services de renseignements.