Le Made in France a-t-il toujours la cote ? Après un an et demi de crise sanitaire, la reprise économique est palpable dans tous les secteurs d'activité, et les entreprises françaises ne font pas exception. À l'occasion du Salon du Made in France qui s'est ouvert jeudi à Paris et dont Europe 1 est partenaire, Luc Lesénécal, président de la marque de vêtement des Tricots Saint James basée en Normandie, était l'invité de La France bouge. Sur Europe 1, le chef d'entreprise confirme "une croissance de 20%, ce qui n'était jamais arrivé".
Des records de ventes après la crise sanitaire
Le patron du groupe, également président de l'Institut national des métiers d’art et du patrimoine vivant (INMA), souligne la bonne dynamique de sa marque : "Cette croissance se poursuit. On a une lisibilité déjà sur le printemps-été 2022, et de nouveau, sur ces 20%, on a une nouvelle croissance de 20%". En résumé, l'entreprise française spécialisée dans les marinières n'a jamais autant vendu que dans cette période d'après crise sanitaire. Un constat "aussi bien en France qu'à l'étranger", note Luc Lesénécal. "On sentait cet engouement avant la Covid, donc on peut dire qu'elle est un facteur d'accélération de ce que veulent les nouveaux consommateurs", affirme-t-il sur Europe 1.
La volonté de connaître l'origine du produit, sa fabrication, sa traçabilité, profite aux entreprises françaises, explique le patron de Saint James. "Le Made in France est une condition nécessaire, mais pas suffisante. Ce qu'on recherche dans un produit fait en France, c'est la qualité supérieure. Celle-ci se traduit par l'excellence d'un savoir-faire", remarque-t-il. "Il y avait déjà une prise de conscience avant la crise, mais la Covid est un facteur d'accélérateur auprès de la nouvelle génération", appuie Luc Lesénécal.
Pour réindustrialiser, il faut "viser la qualité"
Pour le PDG, les Français sont prêts à payer un peu plus cher pour s'offrir des produits fabriqués en France. Cependant, beaucoup de marques grand public pointent l'impossibilité de produire dans l'Hexagone en raison des coûts, et du manque d'outils industriels. "C'est vrai actuellement, puisque tout a été délocalisé ces 40 ou 50 dernières années", concède le président, qui avance malgré tout le plan de relance d'après crise sanitaire qui encourage à la réindustrialisation.
"Cela prendra du temps", affirme le président de l'INMA, "mais d'autres pays européens, comme le Portugal, fabriquent des produits de qualité. Ce qui est faisable en Europe est tout à fait faisable en France". Pour cela, Luc Lesénécal prévient qu'il faudra "viser la qualité. Si nos clients japonais achètent une marinière 90 euros, alors qu'on en trouve à des premiers prix, c'est qu'il y a une différence qualitative. Il n'y a pas que la notoriété de la marque, il y a la qualité".