Une quarantaine d'organisations agricoles menée par la FNSEA ont présenté mercredi 36 solutions concrètes pour réduire l'usage des produits phytosanitaires dans le cadre d'un "contrat de solutions", en réflexion depuis un an.
"Nous réussirons si le déploiement est massif". Face à la demande sociétale de réduction des usages de produits phytosanitaires, le monde agricole tente d'élaborer des solutions répondant à ces attentes tout en garantissant la rentabilité et la compétitivité des exploitations agricoles. "Nous réussirons si le déploiement est massif, si ce ne sont pas seulement les pionniers mais l'ensemble des agriculteurs qui déploient ces solutions. C'est un gage de résultat", a souligné la présidente de la FNSEA Christiane Lambert lors d'une conférence de presse.
Dix fois plus d'idées en projet. Un tel travail de mutualisation entre organismes de recherche, syndicats, institut techniques et inter-professions est une première, a-t-elle précisé. Il a débouché sur 36 solutions pour lutter contre les maladies ou les ravageurs pour les pommes de terre, la lavande, le basilic ou encore le tournesol. Chaque fiche estime les coûts et les gains pour les agriculteurs, mais aussi les freins à lever, les conditions de réussite et les acteurs à mobiliser. C'est une première étape, car "nous avons 336 pistes identifiées, et nous allons poursuivre le travail", a expliqué Alexandre Quillet, président de l'Institut technique de la betterave.
La pression sur les pouvoirs publics. "Si les pouvoirs publics décidaient de nous accompagner politiquement, financièrement et réglementairement, je vous laisse imaginer comme nous irions plus vite et plus loin", a-t-il ajouté. "Pour jouer le match, il faut être deux. Tout ce travail c'est notre contribution à ce que le gouvernement appelle la responsabilité des acteurs. Nous attendons le même engagement des pouvoirs publics", a renchéri Christiane Lambert. "Nous les coopératives, on doit aller convaincre les agriculteurs que ces pratiques plus vertes ont une valeur sur le marché. On ne peut pas leur dire : vous allez essayer et payer les pots cassés. C'est là qu'il y a une demande d'accompagnement de l'État", a pour sa part souligné Christian Pees vice-président de Coop de France.