La Ligue de football professionnel a annoncé mercredi le nouveau partenaire-titre de la Ligue 1. A partir de 2020, c'est la plateforme de livraison de repas Uber Eats qui succédera à Conforama, si bien qu'il faudra dire "Ligue 1 Uber Eats". Un choix qui ne doit rien au hasard, et qu'analyse notre chroniqueur Axel de Tarlé.
"Nouveau sponsor pour la Ligue 1 de Football : elle va désormais s'appeler "Ligue 1 Uber Eats". Drôle de choix, Uber Eats. On connait Uber, les VTC. Uber "Eats", Uber mange, c’est un service de livraison de repas à domicile. Franchement, on est dans une micro-niche, réservée aux urbains ultra connecté et pressés, qui se font livrer le soir, un Burger Vegan. Pour un grand sport populaire comme le football, le choix du sponsor peut paraître étriqué. Ajourd'hui, c'est Conforama qui est sponsor. On dit Ligue 1 Conforama. A partir de 2020 - il faudra dire "Ligue 1 Uber Eats". Pourquoi ce choix étrange ? C'est que les deux y trouvent un intérêt bien compris.
Uber, plus branché que Conforama
Pour la ligue de Football, ce changement présente deux avantages. D'abord, Uber, c'est très tendance - une "marque mondial, innovante, générationnelle, qui va nous permettre de rajeunir et dynamiser notre image", précise la Ligue. Ça fait plus branché que "Conforama". Ensuite, l'argent. Selon le Figaro, Uber va payer 32 millions d'euros pour trois ans, là où Conforama payait une vingtaine de millions. Et les clubs de football ont besoin d'argent pour payer les joueurs toujours plus chers.
De son côté, Uber, géant Wall Street, perd de l'argent : un milliard au premier trimestre. L’activité est déficitaire et l’entreprise est en conflit avec ses VTC. Son succès reste à démontrer. Uber doit donc raconter une histoire aux investisseurs : faire croire qu’elle n'est pas une entreprise de VTC, mais un champion mondial de la mobilité urbaine, un champion des services de mobilité, de même qu'Amazon qui était au début un vendeur de livres est devenu un géant mondial du e-commerce. Uber - qui est une entreprise de VTC - veut devenir un champion dans son secteur, avec livraisons, services par drone, hélicoptère, taxi volant… D'où la nécessité de promouvoir Uber Eats.
En termes d’image, chacun y trouve son intérêt. Voilà pourquoi il faudra dire - il faudra s'y faire - la "Ligue 1 Uber Eats"."