Les impôts sur le revenu prélevés à la source à compter du 1er janvier 2019 ? Pas si sûr. Annoncée depuis plusieurs mois, cette mesure pourrait être reportée, d'après des informations du Canard enchaîné. "On se donne jusqu'au 15 septembre pour voir si on le fait ou pas", aurait confié Emmanuel Macron à sa garde rapprochée le week-end dernier.
Bercy dément formellement. Mais l'hypothèse a été formellement démentie par le ministère de l'Action et des Comptes publics. "Le prélèvement à la source est un impôt qui sera simple pour les Français à partir du mois de janvier. (…) Il n'y a aucun bug administratif ou informatique", a assuré le ministre Gérald Damanin, mercredi matin sur Europe 1. "Nous opposons un démenti formel", déclare-t-on également dans l'entourage du ministre, cité par Le Figaro. "Le prélèvement à la source entrera en vigueur comme prévu au 1er janvier 2019", dit-on de même source.
Dans une interview au Journal du dimanche, le Premier ministre, Edouard Philippe était, lui, resté plus prudent : "Nous ferons le point sur la préparation de cette réforme dans les prochaines semaines". Tout en rappelant que cette mesure avait déjà été reportée d'un an pour "être sûrs qu'elle serait mise en œuvre dans de bonnes conditions".
Les patrons de PME inquiets. Le débat intervient dans un contexte de polémique grandissante au sujet du prélèvement à la source. La mesure constitue de fait un gros changement dans les habitudes des Français. Leurs salaires ou leurs retraites seront amputés du montant de l'impôt que l'on doit payer chaque mois. Aussi, le gouvernement doit faire face à la grogne des petits patrons, qui avaient indiqué au gouvernement que, faute de moyens, ils allaient être confrontés à un surcroît de démarches administratives pour mettre en place le prélèvement à la source. Conséquence, le 15 août, Gérald Darmanin, a indiqué que quelques 1,1 million d'entreprises de moins de 20 salariés ou TPE, pourront déléguer aux Urssaf le soin de gérer cette réforme.