C'est l'étincelle qui avait allumé le feu des gilets jaunes : le prix de l'essence. En atteignant des niveaux plus vus depuis quatre ans à l'automne dernier, il avait coalisé la colère de Français qui s'estimaient étouffés par les taxes. Leur revendication, l'annulation de la hausse de la taxe carbone prévue en 2019, avait servi de rampe de lancement à un mouvement qui continue de secouer la société française aujourd'hui. C'est dans ce contexte très tendu que le sujet du prix de l'essence refait surface. En effet, il pourrait à nouveau remonter car le prix du baril est en hausse.
Une augmentation mécanique. Souvenez-vous : en octobre dernier, une vidéo postée sur Facebook devient virale, celle de Jacqueline Mouraud. Quatre minutes et 37 secondes secondes de coup de gueule pendant lesquelles cette automobiliste du Morbihan attaque tous azimuts la politique du gouvernement, avec un prisme en particulier : celui de la hausse des taxes sur l'essence. On ne le sait pas encore mais l'épisode marquera le début de la crise des "gilets jaunes". Dans les semaines qui suivent, ils descendent dans les rues et sur les ronds-points pour réclamer la suppression de l'augmentation de la taxe carbone.
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Après avoir un temps maintenu le cap, en décembre, le gouvernement avait fini par lâcher du lest en renonçant temporairement aux taxes. Mais le catalyseur de la crise pourrait à nouveau être ravivé, par un mécanisme très simple : désormais coté à 68 dollars (60 euros), le prix du baril de pétrole brut est en hausse et tutoies son niveau de l'automne dernier. Et cela a des conséquences à la pompe très concrètes. "Le prix du baril de brut a augmenté de 32% par rapport à la fin de l'année dernière. Cela représente sept centimes en plus sur le litre de sans plomb et huit centimes sur le diesel", précise à Europe 1 Francis Dusseux, président de l'Union Française des Industries Pétrolières.
Retour au niveau de novembre. Le prix du baril de brut représente environ 30% du prix des carburants que l'on prend dans les stations services (contre 60% de taxes et 10% de marges). Le moindre soubresaut du cours du pétrole se fait donc immédiatement ressentir au moment de faire le plein. Résultat, avec cette nouvelle hausse du baril, le prix du carburant dans les stations essence retrouvera dans les jours à venir le même niveau qu'en novembre dernier, aux alentours de 1,50 euros le litre.