Le procès de l'ex-PDG de Renault-Nissan Carlos Ghosn, qui devait s'ouvrir en septembre, sera repoussé et pourrait ne pas se tenir avant 2020, ont affirmé samedi des médias japonais. Le magnat de l'automobile déchu, âgé de 65 ans, a été libéré sous caution cette semaine. Sous le coup de quatre inculpations - deux pour des dissimulations de revenus dans des documents boursiers et deux pour des cas différents d'abus de confiance aggravé - il prépare sa défense.
Pas de procès cette année. Lors de rencontres préliminaires entre le parquet et les avocats de la défense, le tribunal du district de Tokyo a proposé que le procès de l'industriel franco-libano-brésilien s'ouvre en septembre, selon des médias, citant des sources non identifiées. Le tribunal a indiqué vendredi aux avocats de la défense et à l'accusation qu'il revenait sur cette décision sans pour autant proposer de nouveau calendrier, selon l'agence de presse japonaise Kyodo News. Selon elle, ce changement signifierait que le procès ne s'ouvrira pas cette année.
Le tribunal a également décidé de ne pas séparer le procès de Carlos Ghosn, de son bras droit Greg Kelly et de Nissan, tous accusés d'avoir omis de déclarer une grande partie de leurs revenus, entre 2010 et 2018. Les avocats de Carlos Ghosn souhaitent que leur client soit jugé séparément de Nissan, inculpé dans l'affaire mais virulent pourfendeur de son ancien patron. Ils estiment que cela irait à l'encontre d'un procès équitable.
Pas d'appel contre la libération de Ghosn sous caution. Le quotidien Sankei Shimbun a pour sa part affirmé que les procureurs ont renoncé à interjeter appel devant la Cour suprême contre la libération sous caution de l'ex-PDG. Ainsi, il ne serait plus susceptible de retourner en prison à moins d'être à nouveau arrêté pour de nouveaux chefs d'accusation. Ces informations n'ont pas pu être confirmées samedi matin.
Carlos Ghosn est sorti de prison jeudi soir après avoir payé une deuxième caution, cette fois de 500 millions de yens (quatre millions d'euros). Il lui est également interdit de voir son épouse sans l'autorisation préalable du tribunal. Il s'était déjà acquitté d'une somme d'un milliard de yens pour obtenir le droit de quitter le 6 mars la prison, où il avait passé 108 jours dans la foulée de son interpellation initiale le 19 novembre dernier pour des malversations financières présumées.