Législatives anticipées : petits et grands patrons divisés sur les programmes des candidats 1:45
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Margaux Fodéré // Crédits photo : Philippe LOPEZ / AFP
Le Rassemblement National est, à ce stade, donné en tête du premier tour des élections législatives à plus de 30%. Ce chiffre qui grimpe même au-delà chez les chefs d’entreprise, avec une variable de vote qui semble cependant se dessiner: la taille de l’entreprise.

Les dirigeants des petites entreprises semblent plus sensibles aux arguments purement économiques avancés par le RN aux élections législatives anticipées. Parmi les sujets qui ont une place importante dans le programme de Jordan Bardella, il y a notamment le coût de l’énergie ou encore la simplification administrative. Selon le Syndicat des Indépendants et des TPE, dont 40% sont satisfaits des résultats des élections européennes, ces sujets arrivent en tête des préoccupations de ces patrons. 

À cela s’ajoute l’angoisse de la sécurité, selon Jean-Eudes du Mesnil, le secrétaire général de la Confédération des petites et moyennes entreprises. Pour beaucoup de dirigeants, le souvenir des émeutes est encore vif : "Quand vous avez votre magasin ou votre commerce qui a été brûlé, parce qu’il y en a eu un certain nombre, évidemment ça vous marque. Et donc la question du climat social, d’une manière générale, et la question sécuritaire, indemnisation etc., ça devient un véritable sujet de préoccupation. Donc oui, cette question sécuritaire, elle est importante".

Du côté des grands patrons 

De l’autre côté, les patrons d’entreprises avec des effectifs plus importants sont plus réservés. Au sein de l’association Croissance Plus, qui représente 500 entreprises françaises, dont beaucoup d’entreprises de taille intermédiaire, les entrepreneurs s’inquiètent aussi bien d’une victoire du Nouveau Front populaire que du Rassemblement national.

Leurs programmes sont très, voire trop tournés sur la France, selon Audrey Louail, présidente de Croissance Plus. "On prône la souveraineté sur beaucoup de points. Mais la politique de réindustrialisation, elle se fera à la fois avec la France, mais aussi avec l’Europe. On ne peut pas se couper de l’Europe, notamment en termes de financements", explique-t-elle.

Un consensus semble tout de même se dessiner dans la sphère économique : la crainte du Nouveau Front populaire, chez les entreprises de petite taille aussi. Selon la CPME, 58% d’entre elles reporteront leurs projets de recrutements ou d’investissement si l'alliance est majoritaire aux législatives.