Plus rares, mais plus longs. Selon plusieurs études récentes, dans le public comme dans le privé, le nombre d’arrêts de travail diminue, mais leur durée augmente. Parmi les plus concernés par l’absentéisme de longue durée, il y a d’un côté les seniors, dont certains ont eu des carrières longues avec des métiers pénibles. De l’autre, il y a les jeunes, de plus en plus absents sur de longues périodes.
Pour Laurent Cappelletti, professeur au Centre National des Arts et Métiers et directeur à l’Institut de socio-économie Iseor, les entreprises et les pouvoirs publics ont lancé la chasse aux arrêts de courte durée. Ils ont bien baissé, mais se sont traduits en arrêts plus longs. "On a finalement une conversion en absentéisme longue puisque la courte durée, on va dire, devient de plus en plus délicate", explique-t-il.
Un phénomène qui coûte aux entreprises
Dans le public, la durée des arrêts a grimpé de plus de 30% l’année dernière d’après l’observatoire du courtier Willis Towers Watson. Dans le privé, l’absentéisme de longue durée, au-delà de trois mois, est à son plus haut niveau d’après le baromètre Ayming-AG2R La Mondiale.
Et ce phénomène coûte beaucoup aux entreprises, souligne Denis Blanc, le directeur général du cabinet Ayming. "Pour faire très simple, 1% d’absence c’est 1% de masse salariale perdue. Quand vous savez que la masse salariale c’est plus des deux tiers de la valeur ajoutée créée dans les entreprises, c’est à peu près 20% du résultat d’exploitation des sociétés qui n’est pas traité."
Pour l’Assurance Maladie, la Cour des Comptes estime que les arrêts de travail ont représenté un coût de 12 milliards d’euros en 2022.