Le phénomène s'observe depuis 2014, sans qu'une cause unique n'émerge clairement. Quatre ans que le nombre d'arrêts maladie explose avec une hausse de 5,2% pour 2017, et même de 8% pour le mois de janvier 2018 par rapport à janvier de l'année dernière, pointe le journal Les Échos.
Plus de gens en emploi, plus de salariés au repos. Depuis 2014, les dépenses de santé dépassent l'objectif d'évolution, fixé par la loi à 3,2% par an. L'année dernière, les arrêts de travail ont coûté pas moins 10,3 milliards d'euros au régime général de l'assurance maladie. Parmi les sources de cette croissance trop forte des arrêts, la reprise de l'emploi est souvent évoquée. Plus de gens au travail, ce sont donc plus de gens susceptibles de s'arrêter. Le laxisme des médecins est aussi pointé du doigt, même si ceux-ci se défendent d'accorder des arrêts-maladie trop facilement.
Vie privée ou vie professionnelle ? Mais l'une des explications qui revient avec le plus d'insistance met en cause la dégradation des conditions de travail liée aux nouvelles technologies. En clair, la hausse des burn-out (ou épuisement professionnel) générerait des arrêts maladie plus nombreux. Les chiffres appuient cette hypothèse : ainsi, trois cadres sur quatre se connectent chez eux pour des raisons professionnelles dans leur temps libre. L'effacement progressif de la frontière entre vie personnelle et vie professionnelle en découlerait, et ce blurring conduirait à un stress plus fort chez les salariés.
Pas encore de véritable déconnexion. Avec ce syndrome Fomo (Fear of missing out, la peur de rater quelque chose qui pousse à consulter sans arrêt son smartphone), le droit à la déconnexion des salariés français, en vigueur depuis le 1er janvier 2017, est battu en brèche. Car si l'on se passe de la boîte professionnelle, la boîte mail personnelle prend le relais pour traiter des tâches liés au travail. Un actif sur trois restent ainsi actif pendant ses congés.