Les chefs d'entreprise ont le moral en ce début d'année. Après un mois de janvier marqué par un pic d'enthousiasme, l'indicateur d'optimisme de la Grande consultation des entrepreneurs, baromètre réalisé par OpinionWay pour les Chambres de commerce (CCI), Europe 1 et La Tribune, est resté au plus haut en février, malgré quelques signes d'inquiétude. Près d'un patron sur deux a confiance dans l'avenir, grâce notamment aux réformes économiques du gouvernement.
Confiance modérée. Selon le dernier baromètre, 42% des chefs d'entreprise interrogés se disent donc confiants (+5 points en un mois) et 35% optimistes (-10). Toutefois, de nombreux patrons sont encore attentistes (32%, +3) voire méfiants (26%, +7) et inquiets (23%, +6), preuve que le gouvernement doit encore faire ses preuves à leurs yeux. Les réformes de l'apprentissage, de la formation professionnelle et de l'assurance-chômage dans un premier temps, et la loi Pacte pour la croissance des entreprises dans un second temps, sont donc attendues au tournant.
Cette inquiétude se ressent notamment dans les petites entreprises. Les structures de moins de dix salariés sont moins confiantes (41% contre 64%) et moins optimistes (33% contre 62%) que les entreprises de plus de dix salariés. Idem pour la confiance dans l'avenir de leur entreprise : 73% des "petits" patrons se disent confiants ou très confiants contre 87% des "grands" patrons. De manière générale, la confiance dans son entreprise perd deux points, à 73%, tandis que la foi dans l'avenir de l'économie française perd six points, à 55%.
Les patrons évaluent l'action du gouvernement. Malgré ce léger regain d'inquiétude, les chefs d'entreprise maintiennent leur confiance au gouvernement. Ils sont 64% à juger efficaces les consultations publiques menées par Bercy en vue de la loi Pacte et 95% à estimer qu'une meilleure identification des entreprises en difficulté pour cibler les aides serait une bonne chose.
Enfin, les chefs d'entreprise s'expriment sur l'apprentissage, alors que la refonte du système se prépare. Un quart des patrons a déjà eu recours à un ou plusieurs apprentis dans sa carrière et 86% d'entre eux estiment que la procédure d'enregistrement des contrats actuelle est satisfaisante (41% pensent qu'elle est trop complexe). Au total, un sur deux juge qu'une formation reconnue des maîtres d'apprentissage pour valoriser leur compétence serait une bonne mesure pour les aider à mieux accueillir les apprentis.