La feuille de route budgétaire du gouvernement est désormais connue : Bercy a dévoilé mercredi matin son projet de loi de Finances (PLF) pour l'année 2016. Un document qui permet de voir quelles sont les nouvelles priorités du gouvernement : chaque année, Matignon revoit à la hausse ou à la baisse l’enveloppe allouée à chacune de ses missions. C’est donc l’occasion de répondre à la question suivante : quels sont les gagnants et les perdants du Budget 2016 ? Europe 1 vous résume tout ce qu'il faut savoir en infographie (en fin d'article).
Les grands gagnants : la Défense, l’Intérieur, la Jeunesse et les Sports. François Hollande avait annoncé dès le début de l’année que les armées et les forces de l’ordre bénéficieraient d’un coup de pouce l’an prochain. Et pour cause : la France est engagée sur plusieurs fronts à l’étranger et doit faire face à une menace terroriste de plus ne plus grande, comme l’ont montré les attentats contre Charlie Hebdo et les nombreuses tentatives qui ont été déjouées (église de Villejuif, Thalys Bruxelles-Paris, etc.). C’est donc très logiquement que les forces de l’ordre et les armées bénéficient d’une rallonge budgétaire : les budgets consacrés à la Défense et aux Sécurités augmentent respectivement de 3,7% et de 0,9%. Soit un coup de pouce de 1,24 milliard d’euros par rapport à l’année précédente. Sans oublier la rallonge accordée au ministère de l’Intérieur au titre de la mission "Immigration, asile et intégration".
Même si les missions de l’Etat ne correspondent pas au périmètre exact des ministères, l’argent qui leur est consacré donne une idée des ministères bénéficiant d’une rallonge. Ce sera le cas des Affaires étrangères (mission "Action extérieure de l’Etat"), de la Culture, de la Santé et de la Jeunesse et des sports.
Les perdants : Bercy, l’Environnement, l’aide au développement. Dans un contexte où le gouvernement s’est engagé à réduire ses dépenses, si certains bénéficient d’un coup de pouce financier, ce sera forcément au détriment d’autres.
En 2016, les "perdants" seront principalement l’administration elle-même et les collectivités territoriales. Le ministère de l’Economie et des Finances est également à la diète, Bercy ayant l'habitude de montrer l'exemple d'autant que l'informatisation de son activité lui permet de réduire ses effectifs. Sans oublier les grands perdants du Budget 2016, le ministère de l’Ecologie et l’Aide au développement, un choix pour le moins curieux à quelques semaines de la COP 21, la conférence sur le climat que Paris hébergera à partir de fin novembre.