Les mutuelles sommées de restituer l’argent des hausses de cotisations à l'État
L'État prévoit de demander aux mutuelles de rendre l’argent des hausses de cotisations liées à des hausses de charges annulées. Une mesure qui risque de dégrader encore les relations entre les Français et leurs assureurs complémentaires.
Le gouvernement a annoncé son intention de récupérer près d’un milliard d’euros auprès des mutuelles. En effet, celles-ci ont augmenté leurs cotisations en prévision des hausses de charges dues au budget Barnier. Cependant, après l’annulation de ces hausses par la censure, l’État demande aux assureurs de rembourser cette somme sans que les assurés voient leur facture diminuer. Une situation qui risque de fragiliser un peu plus la relation entre les Français et leurs mutuelles.
"Ce petit jeu ne passe pas"
Lors de l’annonce de l’annulation des hausses de charges, une question se posait : les Français pourraient-ils enfin bénéficier d’une diminution de leurs cotisations ou, à défaut, récupérer l’argent de ces hausses anticipées ? La réponse du gouvernement a été non. Les assurés ne verront ni baisse de leurs cotisations ni remboursement. Une situation qui fait réagir Gérard Raymond, président de France Asso Santé : "In fine, ce sont toujours les mêmes qui vont payer. Ce sont les citoyens et les assurés qui vont payer. Ce petit jeu ne passe pas", dénonce-t-il.
"Il n'y a pas d'argent caché"
De leur côté, les mutuelles justifient ces hausses de cotisations par l'augmentation constante des dépenses de santé. Florence Lustman, présidente de France Assureurs, l’organisation principale représentant les acteurs du secteur des mutuelles et assurances santé, souligne que la hausse des tarifs est liée à l’augmentation des coûts des soins, notamment avec de nouvelles dépenses comme le vaccin contre la bronchiolite pour les bébés. "Il n'y a pas d'argent caché", insiste-t-elle.
En moyenne, un Français doit débourser une centaine d'euros par mois pour sa complémentaire, un montant qui a augmenté de près de 27 % en cinq ans.