Les principales organisations syndicales du distributeur Auchan ont appelé les salariés à se mobiliser vendredi pour défendre leurs rémunérations, dans un contexte économique compliqué pour l'enseigne de la galaxie Mulliez, qui a réalisé de mauvais résultats en 2023. CFTC, CFDT, CGT et FO ont appelé les salariés du distributeur nordiste à manifester vendredi. "C'est notre mobilisation qui définira notre capacité à poursuivre l'action revendicative", selon les termes d'un communiqué commun publié par la CFDT sur les réseaux sociaux. Dans un communiqué distinct, la CGT a de son côté appelé à la grève ce vendredi.
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Perte de pouvoir d'achat
La direction de l'enseigne, qui compte 160.000 salariés dans le monde - dont 59.000 en France -, n'a pas souhaité faire de commentaire sur la mobilisation. "Nous voulons continuer à mettre la pression sur l'entreprise parce que nous ne sommes pas satisfait des NAO" (les négociations annuelles obligatoires, ndlr), a expliqué mercredi à l'AFP Bruno Delaye, délégué syndical central pour la CFTC, première organisation au sein du distributeur.
Cette mobilisation à quelques jours du "premier gros week-end de l'année", celui de Pâques, sera à ses yeux un moyen de "voir si les salariés nous suivent, parce que cela ne peut pas être qu'une action émanant d'élus ; on parle de problématiques qui concernent les salariés". "Ces dernières années, nous avons perdu beaucoup de pouvoir d'achat, l'actionnariat, la prime de progrès et la participation ne produisent plus", indiquent encore les quatre organisations syndicales, pour qui les salariés ne sont "pas responsables des mauvais résultats de l'entreprise".
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Mauvais résultats financiers en 2023
La holding de Auchan, Elo, avait en effet publié fin février de mauvais résultats financiers en 2023, en l'occurrence une perte nette de 379 millions d'euros pour un produit des activités ordinaires (l'équivalent de son chiffre d'affaires) d'un peu moins de 33 milliards d'euros. L'enseigne a indiqué espérer rebondir via notamment le rachat de 70 supermarchés, 26 hypermarchés et deux drives à Casino, localisés dans "des régions en croissance économique et démographique", notamment le pourtour méditerranéen, la région Rhône-Alpes et l'Ile-de-France.
Elo a toutefois vu l'agence de notation S&P Global Ratings abaisser la note de sa dette, la faisant passer en catégorie spéculative, estimant que l'entreprise faisait face à des "défis structurels sur le marché français". L'agence a estimé que la reprise des points de vente Casino comportait "des risques importants".