À partir du jeudi 1er juillet s'appliquent les nouveaux tarifs du gaz, marqués par une augmentation de près de 10% annoncée il y a quelques jours par la Commission de régulation de l'énergie. Ce sont 10,7 millions d'abonnés au tarif réglementé qui vont donc voir leur facture nettement augmenter ce mois-ci. Ils déboursent déjà chaque année 1.200 euros en moyenne pour se chauffer au gaz. Cette forte hausse s'explique principalement par la montée des prix du gaz sur les marchés mondiaux. Il faut remonter à 2008 pour avoir des cours aussi élevés.
Une conséquence de la relance
Autre raison : le coût croissant des certificats d'économies d'énergie, que les fournisseurs français sont tenus de financer pour atteindre des objectifs en matière de sobriété énergétique, sachant que les seuils sont fixés par le gouvernement. Il faut néanmoins noter que cette hausse de 10% intervient après plusieurs mois de baisse des prix du gaz tout au long de la crise du Covid-19.
"En raison de la crise sanitaire, on a eu une baisse des besoins en gaz, et là, on assiste à un redémarrage de l'économie et donc à une hausse de la demande. Parallèlement, il y a des tensions sur la production. Évidemment, c'est la règle du marché : la demande augmente, l'offre baisse et donc les prix augmentent", résume auprès d'Europe 1 Antoine Autier, spécialiste énergie pour l'association de consommateurs UFC-Que Choisir. "On peut avoir des craintes sur les futurs mois, et notamment sur les mois d'hiver, en ce sens qu'il est peu courant d'avoir des hausses aussi importantes en plein milieu de l'été", pointe-t-il.
Réduire la dépense
Pour faire baisser la facture, il existe par exemple la solution de l'achat groupé : les consommateurs se réunissent et négocient un tarif avec un fournisseur. Certaines associations de consommateurs lancent régulièrement ce type de campagnes.
Autre piste : faire jouer la concurrence. "C'est très intéressant de faire jouer la concurrence, notamment sur le gaz et l'électricité, parce que les tarifs réglementés sont généralement les prix plafond du marché. En allant sur le marché, vous pouvez donc trouver des prix bien plus intéressants que via les tarifs réglementés, mais aussi des types d'offres différents, notamment sur le gaz", souligne Antoine Autier. "Une des problématiques avec l'évolution des tarifs réglementés, c'est que les prix évoluent tous les mois, c'est-à-dire que vous ne pouvez pas avoir de prévisibilité budgétaire. Tandis que sur le marché, vous avez des offres à prix fixe sur un, deux ou trois ans, ce qui vous préserve des évolutions", ajoute-t-il.