De 3 à plus de 14 millions en 50 ans : le nombre de retraités du régime général (salariés) a quasiment été multiplié par cinq depuis 1967 et la création de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav), selon les chiffres qu'elle publie lundi.
Hausse de l'espérance de vie. Cette augmentation du nombre de retraités touchant une pension personnelle ou de réversion, de 11 millions jusqu'en 2017, "reflète essentiellement les évolutions démographiques françaises", rappelle la Cnav dans une étude. "En 50 ans, le nombre de personnes de 60 ans ou plus a crû de 8 millions, et le nombre de personnes de 65 ans ou plus de 6,5 millions". Une progression "principalement" liée à l'allongement de l'espérance de vie, qui a augmenté de plus de 10 ans sur la période, pour les femmes (de 75 à 85 ans entre 1966 et 2016) comme pour les hommes (de 68 à 79 ans). "Les assurés atteignent désormais plus souvent l'âge de la retraite, et en bénéficient plus longtemps", souligne la Cnav.
La retraite des baby-boomers. L'arrivée "des premières générations nombreuses du baby boom (1946) à l'âge de la retraite", a également contribué au gonflement du nombre de retraites (personnelles ou de réversion) attribuées chaque année par le régime général, "passé d'environ 300.000 en 1966 à 800.000 en 2016".
Des retraites prises plus tôt. Par ailleurs, l'augmentation du nombre de retraités a également été accentuée par "les évolutions de l'âge d'attribution de la retraite personnelle", note la Cnav, les assurés partant "en moyenne plus tôt à la retraite en 2016 (62,4 ans) qu'en 1966 (64 ans)". Ainsi, la remontée de l'âge moyen de départ à la retraite induite par la réforme de 2010, qui a décalé l'âge légal de départ à 62 ans, n'a pas "entièrement compensé" la baisse des années 1980 avec "l'instauration de l'âge minimal d'ouverture des droits à 60 ans". "Au total, les retraités décédés en 2016 ont perçu leur pension pendant 20 ans (19 ans pour les hommes et 22 ans pour les femmes), soit une durée de service supérieure d'environ 8 ans à celle d'il y a cinquante ans", explique l'étude.