Le PDG du groupe Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, a tenu parole. Vendredi, il a démissionné après avoir été désavoué par les salariés à qui il demandait de voter pour ou contre sa proposition d'accord salarial : une augmentation générale des salaires de 7% répartie sur quatre ans, sous réserve que la conjoncture économique ne s'inverse pas. 80% des 46.771 salariés se sont exprimés, et le "non" l'a emporté avec 55% des voix.
"Un faux semblant". "J'ai voté 'non' car la décision de la direction était de nous donner une augmentation conditionnée à des bénéfices, c'était un marché de dupes", explique à Europe 1 Virginie, hôtesse et non gréviste, tout en ajoutant regretter la démission de son PDG. "Monsieur Janaillac était quelqu'un de tout à fait raisonnable, qui a peut être été mal conseillé. Il espérait relever la barre, ça ne sera pas le cas", estime pour sa part Lionel, pilote long courrier depuis vingt ans. "Mais il faut mieux n'avoir aucune augmentation plutôt qu'un faux semblant", ajoute également le pilote.
"Personne ne laissera Air France couler". Marie, hôtesse depuis 13 ans, est également amère. Elle en veut à la direction d'avoir dramatiser l'enjeu de la consultation. "Le résultat du vote et la situation de la compagnie ne m'inquiètent pas. Je suis persuadée que personne, ni au gouvernement, ni en France, ne laissera couler Air France. Cette politique française du trouillomètre, d'angoisser les Français avec des gens qui ont tout pour être heureux, 'non'". Selon elle, il est temps de sortir de cette séquence et à la direction de montrer qu'elle a compris le message.