Les salariés de PSA à Hérimoncourt, dans le Doubs, sont en grève lundi contre le risque de fermeture de leur site, deux jours avant une réunion où le constructeur doit préciser ses intentions, a-t-on appris de source syndicale.
90% des salariés grévistes selon FO. Lancée par les syndicats FO (majoritaire), CFDT et CGT, la grève a débuté à 5 heures, bloquant l'entrée de tous les camions sur le site, a indiqué à l'AFP Michaël Faucompré, responsable FO. Le mouvement a été suivi par "90%" des quelque 50 salariés permanents de l'équipe de matin, sur un effectif total de 204 personnes, selon Michaël Faucompré. Contactée par l'AFP, la direction du site faisait état de "30 grévistes". L'appel à la grève concerne également l'équipe d'après-midi, plus importante (une centaine de salariés), mais il ne devrait pas se prolonger au-delà de ce lundi, a poursuivi le responsable syndical.
Usine historique de PSA ouverte en 1833 à côté de Sochaux, Hérimoncourt est menacée de fermeture par un projet de transfert de son activité principale - les pièces de rechange - l'an prochain vers le site du constructeur à Vesoul, en Haute-Saône. Selon Michaël Faucompré, la grève de lundi a pour objectif de "se faire entendre de PSA" en prévision d'une réunion mercredi, où la direction doit détailler aux syndicats ses arguments justifiant le projet de transfert et les éventuelles pistes de reconversion.
Des échanges attendus dans la semaine. "Nous sommes convaincus que le site est suffisamment rentable pour garder son activité actuelle. C'est notre priorité", a dit Michaël Faucompré, en prévision des échanges de mercredi qui se dérouleront au siège de PSA à Poissy, dans le cadre de la commission paritaire sur le suivi de l'accord de compétitivité du groupe "Nouvel élan pour la croissance". L'avenir du site d'Hérimoncourt entraîne une importante mobilisation des élus et de la population locale, depuis les menaces apparues il y a un mois.
Dans ce contexte, une délégation d'élus a été reçue jeudi par des dirigeants de PSA, en sous-préfecture de Montbéliard. Selon l'un de ses membres, le député du Doubs (LREM) Frédéric Barbier, elle s'est résumée à une "première prise de contact, sans présentation de chiffres" mais aurait témoigné de la volonté de PSA de "maintenir une activité industrielle" sur place. "Pour nous, le transfert 'à Vesoul' n'est pas à l'ordre du jour", a dit Michaël Barbier à l'AFP.