"Vous aurez combien de tables, à peu près ?", demande Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, au gérant d'un restaurant du quartier Saint-Michel, à Paris, ce mardi matin. "On aura une trentaine de tables, alors que d'habitude, on a plus du double", répond Gregory Desbrandes. "On fait avec, on est déjà content d'ouvrir." Sept mois après la fermeture forcée liée au deuxième confinement face au Covid, les restaurants sont enfin autorisés à rouvrir leurs portes, ou plutôt leurs terrasses, dès ce mercredi, avec un protocole des plus stricts.
"Il faut ouvrir quand même, pour notre santé mentale"
Forcément, l'activité ne sera pas la même que d'habitude, surtout si le mauvais temps s'en mêle. Mais pour Gregory Desbrandes, l'essentiel, c'est de reprendre le travail. Si le gérant a peu d'espoir de gagner de l'argent dès cette semaine, il pense que grâce aux aides de l'État, il évitera au moins d'en perdre dans un avenir proche.
"Sans ces aides, on ne rentrait pas dans nos frais", explique le restaurateur. "Nous, on est ouvert normalement 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Donc là, avec une ouverture de 12 heures par jour, ça ne sera pas la même chose. Mais il faut ouvrir quand même, pour notre santé mentale, notamment", poursuit le gérant.
Le Maire veut de la "simplicité"
Certains craignent tout de même d'y laisser quelques plumes, car rouvrir, c'est refaire les stocks, embaucher du personnel, faire la maintenance des machines. Tout ça, sans les touristes étrangers et avec une table sur deux, se révèle compliqué.
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Pour les toutes petites terrasses, Bruno Le Maire a tenu à rappeler qu'il faisait confiance avant tout au bon sens. "On ne va pas arriver avec un centimètre et se demander si l'espacement à un centimètre près est le bon", précise le ministre. "Il faut qu'il y ait de la distance. Mais moi, je fais totalement confiance au sens de la responsabilité des Français et j'en appelle à beaucoup de simplicité dans l'application des règles."
Le ministre de l'Économie assure par ailleurs qu'un bilan sera fait à la fin de l'été pour décider si les aides doivent être arrêtées ou maintenues au dernier trimestre.