C'est une popularité qui ne se dément pas. Si la collecte en juin sur le livret A est la moins importante enregistrée depuis l'éclatement de la crise sanitaire du coronavirus, elle reste à un niveau record de 2,96 milliards d'euros pour le mois, selon les chiffres publiés mardi par la Caisse des dépôts. À titre de comparaison, l'an dernier à la même période la collecte du livret A s'élevait à 510 millions d'euros. "Il y a deux grandes raisons à cela", analyse au micro d'Europe 1 le directeur du Cercle de l’épargne, Philippe Crevel.
Des placements par crainte de l'avenir
"Premièrement, il y avait encore des restrictions" à la consommation au mois de juin, rappelle le spécialiste. "Les cafés et les restaurants n'étaient pas encore complètement ouverts, et puis les Français n'avaient pas encore forcément engagé les dépenses pour les vacances. Ils attendaient de voir comment ça allait se passer."
Mais cette raison en cache une autre : "La crainte dans l'avenir", pointe-t-il. Avec la crise économique qui s'annonce, resurgit la "peur de perdre son travail" : "On se dit qu'il vaut mieux mettre de l'argent de côté."
La sécurité et la liquidité plutôt que le rendement
Un processus qui perdure déjà depuis le mois de mars, et qui continue donc, alors même que le livret A ne rapporte plus que 0,5%, un taux historiquement bas.
Mais pour Philippe Crevel, cela signifie surtout que "les Français ne regardent pas le taux de rendement" mais privilégient la "liquidité et la sécurité". "On se dit simplement qu'avec le Livret A, il n'y a pas de taxe en capital et que l'on peut retirer à tout moment l'argent mis de côté. Et ça, ça vaut beaucoup plus cher que ce taux de rendement de 0,5%."