Le livret A a enregistré largement plus de dépôts des épargnants que de retraits au mois de mars, portant la collecte mensuelle à 2,71 milliards d'euros, son niveau le plus élevé depuis 2009, selon des chiffres publiés vendredi par la Caisse des dépôts.
Fait rare, en l'espace d'un mois, la collecte du livret A a plus que doublé par rapport au mois précédent durant lequel elle s'établissait à 1,17 milliard d'euros en février dernier, à un niveau alors bien inférieur à celui atteint en 2019.
La collecte sur le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), qui contribue au financement de l'économie sociale et solidaire, a également atteint en mars son niveau mensuel le plus élevé depuis 2009 à 1,12 milliard d'euros. Au total, la collecte nette sur les livrets A et LDDS, placements tous les deux défiscalisés, s'est élevée à 3,82 milliards d'euros sur l'ensemble des réseaux bancaires.
"Ce n'est pas d'épargne dont nous avons besoin, mais d'investissement", déplore Le Maire
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a déploré mercredi cette envolée mensuelle des dépôts sur les deux produits d'épargne. "Ce n'est pas d'épargne dont nous avons besoin aujourd'hui pour notre économie, mais d'investissement", a-t-il mis en garde alors que les économies française, européenne et mondiale sont confrontées à la perspective de leur pire récession depuis les années 1930, à cause de la pandémie de Covid-19.
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Selon le ministre, il y a un "risque de voir le taux d'épargne augmenter face aux incertitudes, au détriment du financement de notre économie". En revanche, par rapport à l'an dernier, la progression des dépôts ressort beaucoup plus modérée sur le trimestre -de l'ordre de 2,6%- la collecte cumulée des deux produits d'épargne atteignant 9,90 milliards d'euros entre janvier et mars contre 9,65 milliards l'an dernier sur la même période. L'encours total sur ces deux produits atteint 420,8 milliards d'euros à fin mars 2020.