Plus de bio, moins d’emballages plastique, des quantités plus adaptées, une traçabilité garantie : les consommateurs sont de plus en plus exigeants vis-à-vis des produits qu’ils mettent dans leur assiette. Et les fabricants sont contraints de suivre le mouvement. "La révolution de l’alimentation est en train de se faire sur les conditionnements, les lieux d’achat et les produits recherchés par les consommateurs. Ils veulent du local, du naturel et du bon pour la santé", souligne François Eyraud, directeur général de Danone Produits frais France, invité de l’interview éco d’Emmanuel Duteil, lundi, sur Europe 1.
>> Écoutez l’interview intégrale de François Eyraud dans le journal de la nuit d’Isabelle Millet. Le replay de l’émission est à retrouver ici.
Des gammes plus différenciées. À ce titre, le succès du yaourt ne se dément pas en France. Mais il évolue. "Les consommations traditionnelles, comme le yaourt nature classique en pack de seize, s’effritent un peu", note François Eyraud. "Mais il y a des tendances formidables. Je pense notamment au bio qui reste un petit segment mais qui connaît une croissance de 30%", se réjouit-il. Par ailleurs, les consommateurs sont aussi attirés par "des gammes plus différenciées, plus valorisées". "Chez nous, ce sont les Danone du monde, inspirés de ce qui se fait en Islande, en Grèce, au Liban…"
Mais en plus de ce qu’il y a dans le pot, les consommateurs font également de plus en plus attention au pot lui-même, avec une tendance qui émerge : les yaourts à l’unité. "Le marché est en train de se déplacer vers des petits conditionnements. C’est déjà en cours chez nous, avec des packs de deux yaourts Danone du monde ou deux Light and Free", explique le directeur général des produits frais de la marque. Pour limiter les emballages plastique, les Français se tournent aussi vers les gros contenants. "Le pot de 500 grammes se développe beaucoup", assure François Eyraud.
Demande de transparence. Autre tendance de fond : les consommateurs ne font plus seulement attention à ce qu’ils mangent : ils s’intéressent à la fabrication du produit. "Les consommateurs demandent de la transparence et ils ont bien raison. On est convaincu que cela fait partie du succès", appuie François Eyraud. "C’est pour ça qu’on est en train de mettre en place la nouvelle norme d’étiquetage alimentaire Nutri-score. On a aussi rénové 20% de nos produits en mettant simplement des arômes naturels", précise le directeur général des produits frais de Danone.
Enfin, les Français sont désormais soucieux des conditions de vie du producteur au début de la chaîne. Danone met donc en avant sa collaboration historique avec "2.300 éleveurs laitiers", principalement en Haute et Basse-Normandie. "Ils ont en moyenne 70 vaches et sont dans un rayon de 60 kilomètres autour de nos laiteries. C’est de l’ultra-local", détaille François Eyraud, qui ajoute qu’ils sont bien rémunérés. "Depuis 2015, les contrats de nos éleveurs intègrent les coûts de production. Ça permet de lisser les spéculations sur le lait et de leur donner de la visibilité pour faire des investissements sur le long terme."