L'objectif du gouvernement est clair : il veut dépêcher les négociations avec les industriels et les distributeurs pour avoir des baisses des prix dans les rayons au vu de la diminution des tarifs de certaines matières premières.
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Pour ce faire, un projet de loi est présenté ce mercredi au Conseil des ministres afin d'avancer la date de la clôture des négociations au 15 janvier 2024, au lieu du 1er mars. Il sera présenté à l'Assemblée nationale.
Les supermarchés négocient chaque année entre décembre et le 1ᵉʳ mars avec leurs fournisseurs agro-industriels les conditions de vente de leur production qui sera ensuite écoulée dans leurs rayons. Mais le gouvernement aimerait cette année que les contrats se concluent plus tôt début 2024, afin que les nouveaux tarifs — si possibles plus bas — s'appliquent au plus vite.
Des résultats de négociations difficiles à anticiper
Dans les colonnes de Ouest-France, le président-directeur général de l’Institut de liaisons des entreprises de consommation (Ilec), Richard Panquiault, appuie que les industriels vont mettre des tarifs à la hausse pour bénéficier d'une marge de négociations. Selon lui, il s'attend à plus de hausses qu'à des baisses de prix dans les rayons. "Mais ça reste à voir. Depuis un an et demi, tout a augmenté. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Aujourd’hui, vous avez des choses qui baissent, d’autres qui montent. Je ne sais pas où se situera l’équilibre de tout ça", détaille-t-il dans le quotidien.
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Aussi interrogé par Ouest-France, Jean-Philippe André, président de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), qui représente les industriels de l’agroalimentaire, attend, lui, de voir le texte du projet de loi. Pour lui, il est impossible d'anticiper le résultat des négociations. "On mettra sur la table les circonstances de marché qui seront à la hausse", ajoute-t-il.
Ce projet de loi vise 75 des plus grands industriels, représentant plus de 50 % des parts de marché. Le ministère a tenu à souligner que "ces dispositions s'appliqueront aux produits destinés au marché français, indépendamment du lieu où seront basées les centrales d'achat". Bercy veut se montrer intransigeant avec ces industriels. "Nous avons annoncé ce projet de loi pour que personne ne nous dise, quand ce projet de loi sera définitivement voté : on n’a pas le temps", indique à Ouest-France Bercy.