L'Opep prévoit une hausse continue de la demande de pétrole jusqu'en 2045

Selon l'Opep, la demande mondiale en pétrole continuera d"augmenter jusqu'en 2045, au moins.
Selon l'Opep, la demande mondiale en pétrole continuera d"augmenter jusqu'en 2045, au moins. © JONATHAN RAA / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP
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avec AFP / Crédit photo : JONATHAN RAA / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP
Selon l'Opep, l'organisation des pays exportateurs de pétrole, la demande globale mondiale continuera d'augmenter jusqu'au moins 2045. La demande dans les prochaines décennies sera tirée par les pays non membres de l'OCDE avec l'Inde comme principal moteur, alors qu'elle déclinera à partir de 2025 dans la zone OCDE, selon l'Opep.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) estime que la demande globale de pétrole va continuer à augmenter jusqu'au moins 2045, à un niveau bien supérieur à ce qu'elle avait envisagé précédemment, selon l'édition 2023 de son rapport sur les perspectives de la demande pétrolière mondiale publié lundi. "Notre scénario de référence voit la demande de pétrole atteindre 116 millions de barils par jour (mb/j) d’ici 2045, soit environ 6 mb/j de plus" sur la période que dans une précédente estimation de 2022 (109.8 mb/j), "et avec le potentiel d'être encore plus élevée", a indiqué le secrétaire général du cartel, le Koweïtien Haitham Al Ghais.

"Ce qui est clair, c’est que le monde continuera à avoir besoin de davantage d’énergie dans les décennies à venir", a-t-il notamment souligné dans le préambule de ce rapport de 298 pages publié lundi, à moins de huit semaines du début de la conférence de l'ONU sur le climat, la COP28, qui promet d'âpres débats à Dubaï sur l'avenir des énergies fossiles.

"Il n'existe pas de solution unique"

La demande dans les prochaines décennies sera tirée par les pays non membres de l'OCDE avec l'Inde comme principal moteur, alors qu'elle déclinera à partir de 2025 dans la zone OCDE, selon l'Opep. L'organisation prévoit une hausse de 16,5% de la demande de pétrole d'ici 2045 par rapport à 2022 (99,6 mb/j). Dans le détail, elle bondirait à 106,1 mb/j en 2025, 112 en 2030 avant de connaître une hausse plus modérée à partir de 2035, passant de 114,4 mb/j à 116 mb/j en 2045. 

 

Les prévisions de l'Opep se fondent sur un scénario de référence qui repose sur "une approche réaliste de la demande énergétique dans son ensemble et de la demande pétrolière", en soulignant qu'"il n'existe pas de solution unique pour répondre à la croissance mondiale des besoins en énergie", au moment où l'électricité solaire et l'électrification des voitures connaissent un essor considérable. Pour l'Opep, la demande pétrolière ne pourra être comblée qu'au prix d’investissements dans le secteur pétrolier d'ici à 2045 estimés à 14.000 milliards de dollars, soit environ 610 milliards de dollars en moyenne par an. "C'est bénéfique à la fois pour les producteurs et les consommateurs", a assuré Haitham Al Ghais. 

"Chaos énergétique et économique" 

Ce scénario apparaît en contradiction avec celui que prône l'Agence internationale de l'énergie (AIE) pour permettre au monde d'atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050 et de limiter le réchauffement climatique de la planète à + 1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle. En 2021, l'agence de l'OCDE avait surpris le monde en appelant à abandonner dès maintenant tout nouveau projet d'exploration d'hydrocarbures. L'Opep y répond par une mise en garde : "les appels à arrêter les investissements dans de nouveaux projets sont malavisés et pourraient conduire au chaos énergétique et économique", selon Haitham Al Ghais.