Lourdement condamnée en 2017, la start-up Heetch se désiste de son appel
La start-up de transport entre particuliers Heetch, condamnée en 2017 pour exercice illégal de la profession de taxi, s'est désistée de son appel.
Condamnée au bénéfice des taxis en 2017 , la start-up de transport entre particuliers Heetch, devenue depuis une plate-forme de VTC , s'est désistée de son appel, a-t-on appris mercredi de sources concordantes. Ce désistement et ceux de ses cofondateurs Teddy Pellerin et Mathieu Jacob rend définitives leurs condamnations, le 2 mars 2017, pour complicité d'exercice illégal de la profession de taxi, pratique commerciale trompeuse et organisation illégale d'un système de mise en relation de clients avec des chauffeurs non professionnels.
L'entreprise et ses fondateurs lourdement condamnés. Le tribunal correctionnel de Paris avait infligé une amende de 200.000 euros dont 150.000 euros avec sursis à la société, et 10.000 euros d'amende dont la moitié avec sursis à Teddy Pellerin et Mathieu Jacob. Surtout, pour avoir entretenu la "précarisation" et l'"angoisse" des chauffeurs de taxi, Heetch et ses fondateurs avaient été condamnés à leur verser 441.000 euros au titre du préjudice moral, une somme qui équivalait à 300 euros pour chacun des chauffeurs ou associations de chauffeurs parties civiles - plus de 1.400. Ainsi qu'à verser 91.000 euros au titre des frais de justice de ces mêmes victimes.
"On n'a pas envie de perdre du temps sur l'historique". "On avait été condamnés parce qu'au début, on avait fait une plateforme qui permettait de mettre en relation des conducteurs qui sont des particuliers et des passagers pour se déplacer la nuit dans un principe d'économie de partage", a commenté Teddy Pellerin. "Depuis, on a redémarré avec une plateforme qui met en relation des chauffeurs VTC avec des particuliers, ça se passe très bien. L'avenir de Heetch est en France sur la partie VTC, donc on n'a pas envie de perdre du temps sur l'historique", a-t-il ajouté.
La Fédération Nationale du Taxi s'en réjouit. "Nous nous félicitons de cette nouvelle, et espérons que les autres acteurs qui font du transport de personnes à titre onéreux illégalement respecteront enfin la réglementation", a réagi Jonathan Bellaïche, avocat de la Fédération Nationale du Taxi et de la Fédération Française des Taxis de Province, parties civiles dans ce dossier. L'avocat a annoncé une prochaine "action collective en indemnisation" intentée par "les chauffeurs de taxi impactés par l'activité illicite qui avait été déployée par Heetch et qui n'ont pas encore été indemnisés".