L’entreprise Famar Lyon se trouve dans une situation paradoxale. C'est la seule usine habilitée par l’agence du médicament à fabriquer de la chloroquine, cet antipaludéen testé contre le coronavirus et sur lequel repose de gros espoirs. Mais elle se trouve actuellement en redressement judiciaire.
L’entreprise, située à Saint-Genis-Laval, pourrait pourtant être d’importance stratégique dans les prochaines semaines, si les tests cliniques démarrées le week-end dernier se révèlent concluants. Les syndicats en appellent désormais à l’État pour continuer la production de chloroquine.
En vente depuis 9 mois
La société Famar Lyon compte 250 salariés et fabrique depuis des années le médicament Nivaquine, un antipaludéen à base de chloroquine, pour le compte de Sanofi. Mais l’entreprise, en difficulté financière, cherche un repreneur. Son propriétaire, un fonds d’investissement américain, l’a mise en vente il y a neuf mois.
Une audience aurait dû avoir lieu devant le tribunal de commerce la semaine dernière, mais elle a été reportée en raison de l’épidémie de coronavirus. Pour l’instant, aucun repreneur n’est intéressé, selon Lyon Mag.
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150.000 boîtes en stock
En attendant, l’entreprise continue de tourner. Face à cette situation, le représentant du personnel CGT a lancé un appel à l’État pour reprendre l’entreprise. Des messages ont été envoyés au ministère de la Santé et de l’Économie, mais aussi à Sanofi.
Pour l’instant, Famar Lyon peut continuer son activité jusqu’à la fin juin. La société dispose de 150.000 boîtes de Nivaquine en stock et peut redémarrer la production rapidement, sous réserve qu’elle puisse se procurer les matières premières nécessaires.