Près de 4.000 emplois menacés, dans 634 magasins en France... Des salariés de l'enseigne Camaïeu, en redressement judiciaire après avoir subi le choc de la crise du coronavirus, se réunissent samedi matin aux environs de 10 heures à Lille pour mobiliser leur clientèle et lancer un message en direction d'éventuels repreneurs : l'enseigne de prêt à porter féminin doit vivre. Déjà fragilisée avant la crise, Camaïeu avait prévu un plan de redressement et négociait un nouvel accord avec les banques, mais la pandémie et la fermeture brutale des 800 magasins en France et dans le monde a brisé net le nouvel élan que les dirigeants souhaitaient insuffler.
"Une affaire en or pour un repreneur"
Avec un chiffre d'affaires en chute de 95%, 162 millions d'euros de pertes, et faute d’avoir obtenu un prêt garanti par l'Etat, le redressement judiciaire était inéluctable... Aujourd'hui les magasins ont rouvert mais l'avenir reste incertain pour les 3.900 salariés, dont certains se réunissent donc devant une boutique du centre-ville de Lille samedi matin.
"Cela fait plus de 30 ans qu'on est au service de nos clientes. Aujourd'hui on en appelle à leur soutien : comment le leader du prêt-à-porter féminin peut disparaître ?", demande Thierry Siwick, délégué CGT. "On a la plus grande implantation de magasins sur la France, c'est une affaire en or pour un repreneur. Et on frappera à toutes les portes."
Notamment celle du ministère de l'Economie : Bruno Le Maire a récemment affirmé que la recherche d'un repreneur pour Camaïeu l'occupait du matin au soir, reste à savoir à quel prix et avec quelles conséquences sur les emplois. La date limite pour le dépôt des dossiers des candidats repreneurs a été fixée au 29 juin.