"Apple, paye tes impôts !": plusieurs dizaines de militants de l'organisation altermondialiste Attac se sont rassemblés dimanche devant l'Apple Store qui venait d'ouvrir au public sur les Champs-Élysées, pour dénoncer les pratiques d'évasion fiscale de multinationales comme le géant de la Silicon Valley.
Des clients applaudis par les employés. "Nous venons fêter, à notre façon, l'inauguration du magasin Apple sur les Champs-Elysées, pour rappeler qu'Apple est l'une des plus grandes évadées fiscales du monde", a expliqué Aurélie Trouvé, porte-parole d'Attac, tandis que les militants portant des perruques bariolées et des chapeaux pointus dansaient au son de la fanfare et lançaient des confettis. "C'est la première capitalisation boursière du monde, mais une grande partie de son empire s'est constitué notamment sur le fait qu'elle a extorqué aux citoyens, notamment européens et français, des milliards d'euros, en évadant fiscalement ses bénéfices, d'abord en Irlande puis aujourd'hui à Jersey", a-t-elle accusé.
De leur côté, des clients d'Apple, qui avaient fait la queue devant le magasin géant avant son ouverture à midi, ont été accueillis par des employés qui les acclamaient et les applaudissaient. Juste à côté, séparés par un cordon de vigiles, les militants avaient déployé des banderoles - "Chez Apple, ils se plient en quatre pour cacher leurs profits dans les paradis fiscaux" - et un activiste déguisé en pomme croquée, le symbole de la marque, agitait une valise débordant de faux billets.
"Le gouvernement français n'a rien fait d'efficace". Un autre portait un masque représentant le président français. "Emmanuel Macron multiplie les cadeaux pour les plus riches et laisse faire une évasion fiscale qui coûte aujourd'hui 80 milliards d'euros à l'État chaque année, c'est-à-dire globalement le déficit public français", s'est indignée Aurélie Trouvé, pour qui "le gouvernement français n'a rien fait d'efficace contre les multinationales".
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a affiché à de nombreuses reprises sa détermination à obtenir une politique européenne sur la taxation des géants du numérique, en particulier les Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple). Plusieurs pays s'opposent farouchement à cet impôt, comme l'Irlande où plusieurs sociétés ont installé leur tête de pont européenne.