Michelin, ArcelorMittal, Renault… Quand les patrons apprennent l'économie à nos élus
Michelin, Arcelor Mittal, Renault... Ces dernières semaines, plusieurs dirigeants ont répondu aux convocations des commissions des affaires économiques de l'Assemblée nationale et du Sénat. Et à chaque fois, leurs interventions ont mis en évidence un manque cruel de connaissance du monde économique de la part de nos élus.
Depuis plusieurs semaines, plusieurs dirigeants de grandes entreprises françaises ont défilé devant les commissions des affaires économiques de l'Assemblée nationale. Des échanges qui ont montré un manque cruel de connaissance du monde économique chez les élus de la République.
"On est des gens qui mettent tout et risquent tout dans le truc et ça, c'est la vérité"
Florent Menegaux est celui qui a le plus marqué les esprits. Au Sénat, en un peu moins d'une heure et demie, le directeur-général de Michelin a pointé toutes les décisions politiques responsables de la perte de compétitivité française : "La part des impôts de production en France, c'est 4,5% du PIB. La moyenne en Europe, c'est 2,2, alors qu'en Allemagne, on subventionne la production. Quand vous taxez la production, comment voulez-vous être compétitif ? L'organe politique, vous jouez un rôle fondamental".
Le manque de compétitivité asphyxie l'économie et détruit des emplois. Mais certains parlementaires ont l'œil rivé sur les salaires des patrons des grandes entreprises françaises. Comme le député LFI, Benjamin Lucas, face à Luca de Meo, le PDG de Renault, ce mercredi.
"5,5 millions d'euros, l'équivalent de 260 personnes au SMIC. Est-ce que vous pensez que vous valez 260 travailleurs ?", demande le député. "Ne me prenez pas de ce côté-là. On est des gens qui mettent tout et risquent tout dans le truc et ça, c'est la vérité", réponse cinglante et franche du patron de Renault.
Face aux élus, les grands patrons ne se dérobent pas, même si les auditions prennent parfois des airs de procès. Face au président d'ArcelorMittal France, Alain Le Grix de la Salle, la députée Ensemble (EPR) Laure Miller : "L'argent du contribuable n'est-il pas détourné lorsque, malgré les aides publiques, des entreprises en viennent à supprimer des emplois sur notre territoire".
Réponse du président d'ArcelorMittal : "Sur les cinq dernières années, le groupe a touché 75 millions d'euros d'aides publiques à l'investissement pour une masse salariale qui dépasse un milliard d'euros".