La semaine s'annonce agitée chez Michelin. Le numéro 1 mondial du pneu est, lui aussi, confronté aux baisses des ventes de véhicules neufs et à une concurrence du "made in China". Après avoir fermé trois sites en Allemagne et un aux États-Unis il y a quelques mois, c'est maintenant en France que des usines pourraient fermer. Rien n'est officiel, mais les syndicats du groupe craignent le pire et une annonce dans la semaine. Une intersyndicale doit se tenir ce lundi à Cholet (Maine-et-Loire).
"L'employeur a tout simplement méprisé les salariés"
Près d'un mois après avoir déposé un droit d'alerte sur l'avenir de plusieurs sites en France, les salariés attendaient une réponse de leur direction. Ils l'ont obtenue, mais par la voix de Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti Communiste, lors d'une interview télévisée, dimanche midi. Pas de quoi apaiser une situation déjà tendue puisque les difficultés sur les sites de Cholet et de Vannes (Morbihan) ne sont pas nouvelles, rappelle José Tarantini, délégué syndical central CFE-CGC, majoritaire chez Michelin.
"On ne sera pas surpris quand cette confirmation va arriver, mais on sera extrêmement en colère, surtout de l'attitude de l'employeur qui a tout simplement méprisé les salariés parce que cela fait des mois et des mois qu'on tire la sonnette d'alarme. Il y a à Cholet des salariés qui sont en détresse depuis des mois, voire des années", explique-t-il au micro d'Europe 1.
1.300 salariés en danger
L'usine de Joué-les-Tours (Indre-et-Loire) semble aussi sur la sellette puisqu'elle envoie la moitié de sa production à Cholet. Et si une fermeture n'est pas d'actualité, les salariés de l'usine de Blavozy en Haute-Loire viennent d'apprendre que débutera dans quelques jours une période de six semaines de chômage partiel, faute de commandes.
Le groupe Michelin, de son côté, ne commente pas. Les annonces officielles devraient tomber jeudi, mais les plus de 1.300 salariés concernés, à Cholet et à Vannes, ne se font plus guère d'illusions.