Moins d'alcool dans les vins : le pari des vignerons pour plaire aux jeunes consommateurs
Avec l'effet du Dry January, le mois de janvier sobre, les bouteilles de vin traditionnelles n'ont plus la cote auprès des jeunes consommateurs. C'est pourquoi, dans le salon Wine Paris, de plus en plus de vignerons proposent des vins avec moins d'alcool, plus légers, à l'instar du meilleur vigneron du monde en 2023 rencontré par Europe 1.
La tendance n'est pas totalement nouvelle, mais elle s'accentue et s'amplifie, même avec des vins qui passent sous les 10 degrés d'alcool. La vente de vins plus légers se développe, notamment par l'effet du Dry January (le mois de janvier sans alcool). Ce phénomène mondial est évoqué cette semaine lors du salon Wine Paris qui rassemble toute la profession. Un constat y est partagé : "Ceux qui ne s'adaptent pas, disparaîtront."
"Des vins de soif"
Les vignerons se diversifient pour faire face à la baisse de la consommation du vin, notamment chez les plus jeunes. Élu meilleur vigneron du monde en 2023, Gérard Bertrand utilise les cépages du Languedoc pour diversifier son offre. Il vient de lancer un vin blanc à 9,5 degrés.
"Comme c'est naturellement bas en alcool, il n'y a pas de "dés-alcoolisation", donc on ne perd pas de potentiel aromatique, au contraire", explique-t-il au micro d'Europe 1. "On travaille avec des cépages comme le sauvignon, le muscat. Ce sont des vins de soif."
Boire frais, une demande de plus en plus répandue
Une logique que l'on retrouve avec le développement des vins rouges légers. "Ce sont des vins où l'on ramasse les raisins plus tôt et on fait des vinifications courtes, que l'on appelle des vinifications d'une nuit, pour avoir une très légère structure. Ce sont des vins que l'on peut boire frais", souligne Gérard Bertrand.
Boire frais, c'est là aussi une demande des consommateurs avec les effets du réchauffement climatique. Ce que Gérard Bertrand observe sur tous les continents, lui qui exporte beaucoup, en particulier vers les États-Unis.