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Margaux Fodéré / Crédit photo : JEAN-FRANCOIS FORT / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Alors que le futur gouvernement doit s'atteler à réduire les dépenses publiques et à établir un budget pour 2025, plusieurs pistes sont à l'étude pour faire des économies. Parmi elles, la réduction des aides à l'apprentissage qui représentent un coût non négligeable.

L'heure est aux économies. Alors que le futur locataire de Bercy devra se pencher de toute urgence sur le budget et l'inexorable recherche d'économies, plusieurs pistes sont sur la table. Les arrêts de travail dans la fonction publique, les dépenses des collectivités territoriales, les aides aux entreprises, mais aussi les aides à l’apprentissage. Selon l’Inspection Générale des affaires sociales et celle des finances, près d'1 milliard d'euros pourraient être économisés sur ces dispositifs. 

L'apprentissage permet toutefois de faire progresser l’insertion professionnelle des moins diplômés. Dans l'artisanat, deux apprentis sur trois sont dans l’emploi six mois après la fin de leurs études, selon le dernier baromètre ISM-MAAF. "On voit même une hausse des taux d’emploi depuis ces dernières années : il y a de plus en plus de problématiques de recrutement dans les entreprises artisanales, et donc l'apprentissage, c'est aussi une bonne façon de préparer ces futurs recrutements", relève Catherine Elie, directrice de l’ISM, l’Institut Supérieur des Métiers

Réduire le dispositif, qui a le vent en poupe, serait ainsi une mauvaise idée, prévient Nicolas Bergerault, cofondateur de l’Atelier des Chefs, un centre de formation d'apprentis qui propose également des cours de cuisine aux particuliers.

"Ne cassons pas le dispositif qui marche le mieux depuis des années. Face à un ralentissement possible de l’économie, il faut continuer à pouvoir aider les jeunes qui cherchent à s’insérer. Et l’apprentissage est le meilleur moyen de continuer à se former et de s’insérer dans l’entreprise au même moment", dit-il. 

550 millions d'euros d'économies

Ces bons résultats ont cependant un coût. La facture frôlerait même les 25 milliards d'euros cette année selon les calculs de l’économiste Bruno Coquet. Pour lui, il est important de poursuivre le soutien à l'apprentissage, tout en le resserrant. "On sait, toutes les études le montrent, que les étudiants du supérieur s'insèrent très bien dans l'emploi du fait de leur diplôme. Il n’y a pas de besoin de donner une prime à l’employeur qui les embauche comme apprenti". 

Selon l’Inspection générale des Finances et celle des affaires sociales, supprimer cette aide à l'embauche de 6.000 euros, pour les niveaux licence et master, permettrait de réaliser plus de 550 millions d'euros d'économies en 2025.