Nissan, s'estimant floué par Carlos Ghosn, réclame son dû, soit 8 millions d'euros

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Nissan a dit "réfléchir aux moyens de récupérer cette somme" de 8 millions d'euros auprès du magnat de l'automobile. © MARTIN BUREAU / AFP
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avec AFP , modifié à
Nissan réclame à son ex-patron Carlos Ghosn 8 millions d'euros, une somme qui lui a été indûment versée selon le constructeur japonais.

Le groupe automobile japonais Nissan a annoncé vendredi vouloir récupérer la somme de près de 8 millions d'euros qui aurait été indûment versée à son ex-patron Carlos Ghosn par une filiale établie aux Pays-Bas avec son compatriote Mitsubishi Motors (NMBV).

"Un contrat sans discuter". Selon l'enquête menée en interne par les deux compagnies, le dirigeant "a reçu une rémunération totale de 7.822.206,12 d'euros (taxes comprises)" dans ce cadre, écrit Nissan dans un communiqué, confirmant des informations données la semaine dernière par une source proche du dossier. "Il s'est signé un contrat sans discuter avec les autres membres du conseil d'administration de NMBV que sont le PDG de Nissan Hiroto Saikawa et le PDG de Mitsubishi Motors Osamu Masuko. Ils n'ont pour leur part touché aucun revenu", affirme le constructeur. Le secrétariat de Nissan en était la seule autre partie informée, selon la source proche déjà citée.

"Une faute" aux yeux de Nissan. Considérant qu'il s'agit là "d'une faute" de Carlos Ghosn, Nissan dit "réfléchir aux moyens de récupérer cette somme" auprès du magnat de l'automobile, via un dépôt de plainte, précise une personne au fait des investigations. La co-entreprise NMBV, détenue à parité par Nissan et Mitsubishi Motors, avait été fondée en juin 2017 "avec pour mission l'exploration et la promotion de synergies au sein du partenariat". 

Nouvelle demande de libération sous caution. Le constructeur, qui a commencé à enquêter à l'été 2018 après le signalement d'un ou plusieurs lanceurs d'alerte, a ensuite transmis à l'automne les informations au parquet de Tokyo, ce qui a abouti à l'interpellation surprise de Carlos Ghosn le 19 novembre. Depuis, le bâtisseur de l'alliance Renault-Nissan, qui se dit "faussement accusé", séjourne en prison. Ses avocats ont indiqué vendredi avoir déposé une nouvelle demande de libération sous caution, après l'échec d'une première requête cette semaine.