Le gouvernement prévoit de mobiliser 40 milliards d'euros pour soutenir les secteurs en difficulté à cause de la crise du coronavirus, dans le cadre du troisième projet de budget rectificatif qui sera présenté en conseil des ministres la semaine prochaine, a annoncé jeudi le ministère de l'Economie et des Finances. Ce nouveau projet de loi de finances rectificatif (PLFR) est rendu nécessaire par une aggravation de la récession, avec une chute du Produit intérieur brut (PIB) de 11%, un déficit qui va se creuser à 11,4% du PIB et une dette publique qui va gonfler à 120,9%, a détaillé le ministère lors d'un point presse téléphonique.
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Des mesures budgétaires et des mesures de soutien à la trésorerie des entreprises
Après le plan d'urgence de plus de 110 milliards d'euros déjà débloqué depuis le début de la crise, ces 40 milliards d'euros sont destinés à soutenir plusieurs secteurs en difficulté comme l'automobile, le tourisme ou l'aéronautique. Ils regroupent à la fois des mesures budgétaires et des mesures de soutien à la trésorerie des entreprises, par exemple via des garanties de prêts.
S'il a déjà mobilisé 18 milliards pour le tourisme et 8 milliards pour l'automobile, le ministre de l'Economie doit dévoiler vendredi un plan pour le secteur de la technologie, avant celui pour l'aéronautique la semaine prochaine ainsi que des mesures sur le petit commerce.
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"L'important pour nous c'est la croissance, le retour de la croissance et ne pas perdre du capital humain ni du capital physique, par des faillites ou des licenciements", défend-t-on à Bercy pour justifier ces chiffres impressionnants sur la crise que traverse l'économie française après huit semaines de confinement. Au total, ce projet de budget comptera 13 milliards d'euros de crédits budgétaires et 12 milliards d'euros de garanties publiques supplémentaires.
Recul de 10% de la consommation et de 19% de l'investissement
Malgré la reprise qui se manifeste depuis le déconfinement le 11 mai, le gouvernement anticipe notamment un recul de 10% de la consommation, de 19% de l'investissement et la constitution par les ménages d'une épargne de précaution d'environ 100 milliards d'euros. Les difficultés du secteur du tourisme vont à elles seules peser "quasiment 1 point" sur le PIB cette année, selon Bercy.
Sur le plan du commerce extérieur, le gouvernement prévoit une baisse de 12% de la demande mondiale adressée à la France. Face à cette baisse de l'activité, les recettes issues des prélèvements obligatoires (cotisations, TVA, impôt sur les sociétés, etc...) sont encore revues à la baisse de 27 milliards d'euros par rapport au précédent budget rectifié adopté en avril.