Le déficit commercial des biens français a atteint un nouveau record en avril à 12,4 milliards d'euros, "sensiblement" dégradé par les importations d'énergie dont les prix ont flambé avec l'invasion en Ukraine, ont indiqué les Douanes mercredi. En mars, le déficit avait déjà atteint 11,8 milliards d'euros selon les chiffres révisés des Douanes, soit le pire déficit jamais enregistré. Il atteint également un record absolu en cumul sur douze mois glissants, à 106,6 milliards d'euros. La nette dégradation du solde français des échanges est liée à la progression "prononcée" des importations, jusqu'à 58,8 milliards d'euros, contre "des exportations qui augmentent ce mois-ci plus légèrement", à 46,4 milliards, détaillent les Douanes.
Cet écart est porté "majoritairement par la croissance des prix des biens échangés", précisent-elles, affirmant que les prix à l'importation ont augmenté de 7% quand ceux à l'importation n'ont pris que 4%. "La hausse des prix de l'énergie est une nouvelle fois la principale responsable de cette situation", ont-elles ajouté, soulignant que hors énergie, le solde extérieur des biens recule "plus modérément sur le mois", s'aggravant de seulement 100 millions d'euros par rapport à mars. Les prix du pétrole ont flambé ces derniers mois dans le sillage de la reprise progressive de l'économie mondiale puis de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, propulsant le prix du baril vers les 120 dollars.
La progression de la facture énergétique semble "ralentir"
En France, les prix de l'essence ont atteint la semaine dernière des niveaux record, au-dessus de la barre des deux euros malgré la ristourne à la pompe mise en place par le gouvernement, a indiqué ministère de la Transition écologique. La progression de la facture énergétique, à un rythme "toujours soutenu", semble cependant "ralentir" (+0,6 milliard d'euros ce mois-ci, contre +0,8 milliard d'euros en moyenne sur les six mois précédents), ont souligné les Douanes.
Outre l'énergie, les échanges de biens de consommation et de bien intermédiaires affichent des "soldes respectifs quasi-stables ce mois-ci", "dans un contexte de hausse des prix alimentaires et industriels", ont ajouté les Douanes. Du côté de la balance des paiements, qui inclut les échanges de services, le déficit des transactions courantes est ressorti à 3,4 milliards d'euros en avril, parfaitement stable par rapport au mois précédent selon les chiffres révisés, a détaillé la Banque de France mercredi.