Alors que la France se prépare à un hiver tendu sur le réseau électrique, tous les yeux sont rivés sur les centrales nucléaires. Elles ont tourné au ralenti depuis septembre à cause des retards pris dans les maintenances. Aujourd'hui, 24 réacteurs sur 56 sont à l'arrêt. Un coup dur pour la fameuse indépendance énergétique française que défend Emmanuel Macron. Pourtant, l'Hexagone dépend des importations de gaz mais aussi, et c’est peut-être moins connu, de celles d'uranium. C'est pourtant le carburant des réacteurs.
7.000 tonnes d'uranium consommées par an
La France dépend essentiellement du Niger, du Canada, du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan. Pour arriver jusque dans nos centrales, EDF passe les commandes, soit à son fournisseur français Orano soit à des fournisseurs étrangers comme l’anglosaxon Urenco. Ces derniers sont chargés d’extraire l’uranium des mines, éventuellement de le traiter, puis de l’acheminer jusqu’en France.
Des étapes inévitables, puisque l'Hexagone ne possède pas d'uranium, rappelle Ludovic Dupin, le directeur de l’information de la société française d’énergie nucléaire. "On importe intégralement cette ressource puisqu'il n'y a plus de mines en France. La France consomme environ 7.000 tonnes d'uranium naturel par an. Ça représente environ entre 500 millions et 1 milliard d'euros par an dans la balance énergétique française."
La France a ses stocks
En cas de rupture d’approvisionnement cependant, pour l’uranium comme pour le gaz, la France a des réserves. "La France a également des stocks dans le pays, qui comptent environ dix ans de consommation. Soit c'est de l'uranium naturel, soit c'est l'uranium de retraitement, c'est-à-dire de l'uranium qui sort des réacteurs, mais qu'on peut encore en réutiliser."
Une toute petite partie de cet uranium déjà utilisé, environ quelques dizaines de tonnes, est aussi envoyée en Russie, qui sait le recycler et l’enrichir, avant de revenir chez nous.