Malgré le déconfinement, le télétravail reste encore très répandu dans plusieurs secteurs, pour des raisons sanitaires. Et cela pourrait continuer ainsi encore quelques semaines, le temps que le risque d'une deuxième vague de coronavirus soit écarté. Mais des entreprises se projettent déjà beaucoup plus loin : selon une enquête du ministère du Travail, une entreprise sur dix se dit prête à continuer en télétravail au-delà de l’été. Un choix qui n'est pas sans conséquence sur l'organisation du travail et la gestion humaine des employés.
Télétravail jusqu'en septembre, voire décembre
Rester en télétravail pendant encore plusieurs mois, c'est le choix qu'a fait l'École Française, un organisme de formation. Pendant le confinement, les 65 salariés ont appris à travailler de chez eux. "La transition a été très facile d'un point de vue technique. Le seul doute qu'on avait, c'était de savoir comment nos équipes allaient parvenir à s'organiser à distance", explique le fondateur Thibault Viguier. "Cela a généré un peu de flottement la première semaine mais au fur et à mesure, on a pris le pli des réunions en visioconférence et chacun a trouvé son rythme de travail."
Satisfait de ces deux mois, Thibault Viguier veut donc maintenir l'École Française en télétravail jusqu’à la fin de l’année. "Compte tenu du risque de seconde vague, de la peur de certains collaborateurs de reprendre les transports en commun et des obligations de distanciation sociale à respecter pour les employeurs, nous ne sommes pas particulièrement pressé de faire machine arrière", précise-t-il. "À partir du mois de septembre, nous allons laisser la possibilité à tout collaborateur qui souhaite revenir au bureau de le faire. Mais ce ne sera pas imposé : celui qui souhaite rester en télétravail jusqu’à la fin de l’année pourra le faire."
Remettre de l'humain dans le télétravail
Mais ce n'est pas pareil de passer deux mois en télétravail quand toute la France est à l'arrêt et d'y rester quatre ou six mois de plus, alors que la vie reprend dehors. Cela va donc demander quelques adaptations dans la gestion des salariés. "Il va être nécessaire de recréer des moments de convivialité, en visioconférence ou physiquement, en petits comités avec les gestes barrières qui s’imposent, pour que les relations que l’on ait ne soit pas exclusivement des discussions de travail", souligne Thibault Viguier.
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Et ce télétravail de longue durée concerne aussi de grosses entreprises. Par exemple, Capgemini, spécialiste des services informatiques, vise un retour progressif jusqu'au mois de septembre. La SNCF, elle, n’envisage pas un retour en présentiel de l’ensemble des salariés avant janvier. Et aux États-Unis, d’autres vont même plus loin : le réseau social Twitter incite ses employés à télétravailler… à vie !