La France va commander "d'ici à la fin de l'année" 12 avions de combat Rafale pour compenser le prélèvement de 12 appareils d'occasion pris sur l'inventaire de l'armée de l'Air au profit de la Grèce, a annoncé mardi la ministre des Armées Florence Parly. "Nous avons bien l'intention, d'ici à la fin de l'année, de procéder à une commande, en parallèle des commandes qui seront adressées pour la Grèce, pour les besoins de l'armée de l'Air et de l'Espace à hauteur de 12 avions", a affirmé la ministre lors d'une audition devant les députés de la Commission de la Défense.
Un remplacement des Rafale livrés à la Grèce
Face à la montée de tensions avec la Turquie, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a fait part mi-septembre de l'intention d'Athènes d'acquérir six Rafale neufs et douze d'occasion afin d'en disposer plus rapidement et à moindre coût. Le contrat avec la Grèce, qui doit être signé d'ici à la fin de l'année, doit donc se traduire par un prélèvement dès l'an prochain sur les appareils en service dans l'armée de l'Air française. "Je voudrais vous rassurer : nous avions convenus ensemble d'un point de passage en 2025 de notre LPM (loi de programmation militaire) à 129 avions Rafale et j'ai bien l'intention de tenir cet engagement", a affirmé la ministre aux députés. Les 12 appareils d'occasion pour Athènes seront donc remplacés par une commande de douze avions neufs auprès de Dassault Aviation d'ici à la fin de l'année.
L'avionneur doit déjà livrer 28 Rafale à la France entre 2022 et 2024. Les 12 appareils en question seront livrés "immédiatement après", selon la ministre. Cette commande supplémentaire vient à point nommé pour Dassault qui risquait de voir sa chaîne de production de Rafale interrompue en 2024, une fois construits les six appareils neufs commandés par Athènes. Une nouvelle commande de 30 appareils est prévue par Paris en 2023 pour livraison à partir de 2027.
Le montant de la commande grecque évalué entre "un et deux milliards d'euros"
Le montant de la commande des douze appareils d'occasion et six neufs par Athènes se situe "entre un et deux milliards d'euros" selon le cabinet de la ministre. Le produit de cette vente doit être versé au "budget de l'Etat" et non à celui des Armées qui devront régler la facture des 12 appareils qu'elles s'apprêtent à commander. "C'est un nouveau combat qui s'ouvre. Nous avons à négocier avec Bercy la rétrocession de ces produits de cession", a fait valoir Florence Parly.