C'est une formidable opportunité pour les investisseurs et une bonne nouvelle pour les locataires. Dès l'année prochaine, les logements les moins bien isolés ne pourront plus être loués. En 2023 pour les biens classés G, en 2028 pour ceux classés F et en 2034 pour les E. La loi Climat Résilience contre les passoires énergétiques va donc obliger les propriétaires à effectuer des travaux de rénovation. Mais vu l'ampleur des chantiers, certains préfèrent vendre au plus vite.
Près de 5 millions de passoires thermiques en France
La France compte 4,8 millions de passoires thermiques, soit des logements très énergivores. Ils représentent ainsi 17% du parc immobilier. Des biens boudés par les acquéreurs, notamment par les primo-accédants, et délaissés des propriétaires. Car l'ampleur des travaux fait peur, malgré le dispositif d'aides mis en place.
Selon la dernière étude de l'Union nationale des propriétaires immobiliers, seuls 30% des propriétaires d'une passoire énergétique envisagent de la rénover. 13% d'entre eux préfèrent vendre. Une aubaine pour tout investisseur d'après Karl Toussaint du Wast, conseiller en gestion de patrimoine. "Evidemment, il va jouer sur sa négociation du prix en arguant que le bien n'est pas aux normes énergétiques. Et lui, dans son plan de financement, va pouvoir intégrer une poche de travaux avec une part déductible ou subventionnée par l'Etat", détaille-t-il.
"Mettre en location un bien rénové, donc attractif, et qui va se valoriser mécaniquement puisqu'on sait bien qu'un bien rénové est un bien qui prend de la valeur", poursuit-il. Autre argument de poids pour les investisseurs : plus un propriétaire tarde à vendre plus l'enveloppe travaux devrait grimper. Car les entreprises de rénovation énergétique, qui croulent sous les demandes, vont augmenter leurs tarifs, ce qui se répercutera inévitablement sur le montant de la vente.