Les tarifs des péages autoroutiers augmentent de 1,8% à 1,9% au 1er février. Hervé Maurey, sénateur centriste de l’Eure, a vivement dénoncé cette hausse, vendredi soir sur Europe 1. "Les sociétés d’autoroute font des profits absolument colossaux et se versent des dividendes de grande ampleur sur le dos des automobilistes", s’est insurgé le sénateur, auteur d’un rapport sur les infrastructures routières et autoroutières.
"L’activité autoroutière représente 15% des activités de Vinci, mais 60% de leur profit. Le chiffre d’affaire des sociétés d’autoroute est de 10 milliards d’euros, et elles dégagent une marge brute de 73%. Ça n’a fait que s’aggraver au fur et à mesure des années. C’est scandaleux", a poursuivi Hervé Maurey.
"Les accords sont largement favorables aux sociétés d’autoroute". Le sénateur, auteur d’un rapport sur les infrastructures routières et autoroutières publié en 2017, estime que l’État a capitulé face aux sociétés d’autoroute. "Les accords conclus sont très déséquilibrés et favorables aux sociétés d’autoroute, et tout cela dans l’opacité la plus totale. En 2015, j’ai demandé en tant que président de la commission compétente au Sénat d’avoir la communication de ces nouveaux accords. Mais nous n’avons jamais pu les avoir. Si c’est opaque à ce point, c’est qu’il y a des choses à cacher. S’il n’y avait rien à cacher, on nous aurait transmis ces contrats", a accusé Hervé Maurey.
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"Quand l’État fait pression, on obtient des résultats". Le sénateur a également plaidé pour une renégociation des accords avec les sociétés d’autoroute, afin d’accroître le contrôle de l’État et surtout limiter les hausses de prix futures. "Juridiquement, les choses sont blindés en faveur des sociétés d’autoroute. Mais on voit que quand l’Etat fait pression on obtient des résultats. De surcroît, les sociétés d’autoroute demandent l’attribution de certaines portions non concédées. Cela pourrait avoir un intérêt pour renégocier avec les sociétés, pour qu’en échange de nouvelles concessions elles acceptent un contrôle plus grand et des marges moins conséquentes".