Les tarifs des péages autoroutiers vont augmenter sensiblement vendredi, tout comme les prix de centaines de produits de consommation : des hausses potentiellement explosives alors que le prélèvement à la source grève virtuellement les fiches de paie et que les "gilets jaunes" préparent leur "acte 12" samedi.
Des tarifs en hausse. Les tarifs des péages autoroutiers doivent augmenter de 1,8% à 1,9% au 1er février, conformément aux contrats liant les sociétés qui exploitent le réseau et l'État. Un sujet sensible alors que des "gilets jaunes" ont assez régulièrement bloqué des péages autoroutiers pour protester contre leurs tarifs, et plus généralement contre une baisse de leur pouvoir d'achat.
Un système d'abonnement pour les trajets réguliers. Par ailleurs, la ministre des Transports Elisabeth Borne a annoncé mi-janvier une réduction de 30% du prix des péages pour les conducteurs de voitures et de deux-roues faisant au moins dix allers-retours par mois, ce qui représente près d'un million de consommateurs. Les automobilistes devront souscrire à de nouveaux abonnements, dont le prix dépendra des concessions autoroutières mais sera plafonné à 2,50 euros par mois.
Ces abonnements seront accessibles dès le 1er février et sans limite de durée. Les usagers réguliers devront par ailleurs indiquer sur quel trajet ils souhaitent que la réduction s'applique. Ceux qui bénéficient déjà d'abonnements locaux à tarifs préférentiels seront quant à eux libres de les conserver ou de souscrire aux nouvelles offres. Cette réduction sera entièrement financée par les concessions d'autoroutes APRR et Area (Eiffage), ASF, Escota et Cofiroute (Vinci Autoroutes), Sanef et SAPN (Abertis).
Une facture plus salée dans les supermarchés ? Par ailleurs, les prix de nombreux produits alimentaires de grandes marques vont également augmenter dans les supermarchés, en raison du relèvement à 10% du "seuil de revente à perte" imposé par la récente loi Alimentation. Le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a évoqué des hausses de tarif de l'ordre de 4%.
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"Certains produits vont augmenter, mais ce n'est pas certain qu'on le voie tant que ça en tant que consommateur", répond Pascale Hebel, directrice du département consommation au Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie). "Ce n'est pas le prix standard qui est concerné, c'est le fait qu'il y aura moins de promotions".
Un coup de pouce en faveur des agriculteurs difficile à percevoir. "Les produits agricoles ne sont pas concernés par l'augmentation des prix", explique le président de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, Alain Bazot, "ce qui bouge, ce sont les produits industriels pour lesquels il n'y a pas de marge, pour lesquels la matière première agricole d'un agriculteur français, elle n'existe pas".