Six pays, dont la Chine et la Corée du Sud, ont suspendu leurs importations de viande de porc de Belgique, après la découverte la semaine dernière de cas de peste porcine africaine sur des sangliers dans le sud du pays, a indiqué mardi la Fédération belge de la viande (Febev).
Chaque pays "libre" de "ses conditions sanitaires". "Chaque pays tiers (hors UE) est libre d'imposer ses conditions sanitaires. Certains n'achètent qu'à condition que le territoire belge soit exempt de ce type de peste", a souligné Michael Gore, administrateur délégué de la Febev, pour expliquer les décisions de ces six pays. Il s'agit de la Chine, de la Corée du Sud, de Taïwan, des Philippines, du Mexique et de la Biélorussie. Selon Michael Gore, les deux premiers, Chine et Corée du Sud, comptent pour "environ la moitié" du porc belge exporté hors de l'Union européenne. Au total, hors et intra UE, la Belgique exporte 730.000 tonnes de viande de porc par an, chiffre comparable aux exportations de la France (700.000 t en 2016 selon l'Institut du porc).
Un virus en provenance d'Europe de l'est ? La présence du virus de la peste porcine africaine en Belgique a été confirmée le 13 septembre après les analyses pratiquées sur deux cadavres de sangliers retrouvés à Etalle, non loin des frontières française et luxembourgeoise. Elle pourrait être liée, d'après Michael Gore, à l'ingestion par les sangliers de viande contaminée "peut-être amenée" par des transporteurs routiers venus d'Europe de l'Est, où le virus touche déjà une dizaine de pays. Au total cinq cadavres de sangliers ont été retrouvés porteurs du virus dans le secteur d'Etalle, selon le ministre wallon de l'Agriculture René Collin.
"Interdiction temporaire de circuler en forêt". Les autorités, en concertation avec la Commission européenne, ont réagi en imposant "une interdiction temporaire de circuler en forêt" dans un périmètre de 63.000 hectares (630 km2) dans la province belge du Luxembourg. Toute forme de chasse a également été prohibée pour un mois, ainsi que le nourrissage du grand gibier pouvant mener à des concentrations d'animaux et donc à un risque "renforcé" de contaminations.