Le gouvernement et les exportateurs de céréales se sont félicités vendredi de l'autorisation sans restrictions par l'Anses de l'insecticide phosphine, utilisé en fumigation directe des cargaisons de céréales, levant les inquiétudes concernant les exportations vers l'Afrique. "Le gouvernement se félicite de cette décision qui va permettre, comme dans les autres pays européens, la poursuite des exportations de céréales dans les conditions demandées par les pays de destination", a-t-il indiqué vendredi dans un communiqué.
>> LIRE AUSSI - Arnaud Rousseau : «Si on veut une agriculture française, il va falloir y mettre le prix»
Une restriction d'usage qui avait semé la panique chez les exportateurs
La restriction d'usage de cet insecticide, qui devait entrer en vigueur le 25 avril, avait semé la panique chez les exportateurs français, qui redoutaient de ne plus pouvoir exporter leurs blé, orge et autres céréales vers leurs principaux clients en Afrique. Comme le demandait le gouvernement, l'Agence de sécurité sanitaire l'a à nouveau pleinement autorisé jeudi, en vertu d'un règlement européen permettant les exportations hors Union européenne si le pays importateur "exige ou accepte" une fumigation par contact direct avec les grains, "afin de prévenir l'introduction d'organismes nuisibles".
"Nous saluons la décision de l'Anses de se ranger sous la réglementation européenne, et d'autoriser l'utilisation des tablettes (de phosphure d'aluminium) en contact direct", a réagi auprès de l'AFP Christelle Tailhardat, secrétaire générale du syndicat des exportateurs français Synacomex. Cette décision "permettra à la filière française céréalière de continuer à servir ses clients", et évitera toute "distorsion de concurrence en Europe", a-t-elle ajouté.
Selon elle, les discussions ont soulevé des questions sur les limites des prérogatives de l'Anses, car bien que la marchandise soit traitée par des opérateurs français, "elle est déjà dédouanée quand les bateaux sont fumigés".