Pic d'appels, nouvel exil des Franciliens : ce que nos téléphones disent du reconfinement
Les données recueillies par les opérateurs téléphoniques depuis l'annonce du reconfinement par Emmanuel Macron le 28 octobre montrent un pic de trafic équivalent à celui du premier confinement. Dans le détail, on observe que l'allocution du président a été suivie par un pic d'appels et que certains Franciliens sont de nouveau partis à la campagne.
Voilà donc cinq jours que le deuxième confinement a débuté. Il y a plus de dérogations qu’au printemps mais malgré tout, les Français passent à nouveau plus de temps chez eux. Beaucoup se sont remis au télétravail et d'autres ont repris les habitudes du premier confinement : coup de fil aux parents, apéro sur Zoom, séries sur Netflix le soir ou encore jeu vidéo en ligne. Et cela se ressent du côté des opérateurs qui observent depuis plusieurs jours un trafic Internet et mobile similaire à celui du premier confinement. Europe 1 a enquêté.
Un nouvel exil des Franciliens ?
Il n'a pas fallu attendre longtemps pour que le confinement fasse son effet. Dès mercredi soir, dans la foulée de l’intervention d’Emmanuel Macron à la télévision, Bouygues a observé un pic d’appels inhabituel, preuve que la mesure a fait réagir et, peut-être, que les Français ont cherché à organiser rapidement leur enfermement. Autre enseignement : le boom des ventes de billets SNCF jeudi au départ de Paris, révélé par Europe 1 , se vérifie avec les données mobiles.
"On voit que nos antennes téléphoniques mobiles bornent plus que d'habitude en province qu'en région parisienne", affirme Fabienne Dulac, directrice générale d'Orange France, invitée de La France Bouge lundi sur Europe 1. Il faudra attendre un peu cependant pour chiffrer précisément un éventuel "exil" des Franciliens comme lors du premier confinement. En mars, grâce aux données téléphoniques, Stéphane Richard, PDG d'Orange, avait ainsi pu annoncer que " la population des habitants du Grand-Paris (s'était) réduite de 20% , et il y (avait) eu 30% d’augmentation de la population à l’île de Ré".
Des pics similaires à ceux du premier confinement
Plus globalement, la tendance à la hausse se confirme. Chez Bouygues, on note par exemple une durée moyenne des appels plus longue, signe que, même à distance, nous avons besoin de nous parler. De son côté, Orange remarque une augmentation rapide et globale du trafic. "On retrouve exactement les pics de la première période de confinement, à la fois sur les plateformes TV, sur Internet et sur la voix, avec un rythme qui croît de jour en jour. Donc on voit que nous allons repartir sur des trafics et des audiences similaires à ceux que nous avons connus", explique Fabienne Dulac.
Là aussi, il faudra affiner les chiffres. Mais la hausse s'annonce significative. Lors du premier confinement, le trafic d'appels avait été multiplié par deux, la visioconférence par deux, les messageries textes par cinq et les données liées au télétravail par dix. Résultat, la consommation d'Internet fixe avait grimpé de 20 à 30% selon les régions, selon Orange. Rien à craindre pour autant, les opérateurs ont retenu les leçons du premier confinement. Orange indique que ses réseaux sont dimensionnés pour encaisser une hausse soudaine de la demande . Idem chez SFR qui fait savoir que tout va bien.