Une loi pour protéger les agriculteurs. Le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Julien Denormandie était l'invité de La France bouge sur Europe 1 ce lundi. Il a détaillé les contours de la loi Egalim 2, entrée en vigueur en janvier. Lorsque l'on achète un produit, "par exemple un yaourt, vous avez la matière première agricole, mais vous avez aussi la matière première, dite industrielle", a expliqué le ministre au micro d'Elisabeth Assayag. Cette nouvelle loi "dit que le prix de la matière première agricole n'est pas négociable, c'est-à-dire qu'il est contractualisé". Désormais, à partir du moment où "l'éleveur s'est mis d'accord avec l'industriel sur le prix de vente du lait, alors, cet industriel, quand il va utiliser ce lait et le mettre dans un pot de yaourt, il ne pourra plus négocier avec celui qui va vendre".
Cette nouvelle loi répond à des questions de consommateurs, que le ministre a énuméré lors de son passage dans La France bouge : "Où va la marge de ce produit ? Est-ce que la marge va dans les poches du distributeur ou de l'industriel ? Est-ce qu'elle permet de rémunérer l'agriculteur ?" D'après lui, depuis "quinze ans" en France, "trop souvent, les prix se font sur le dos des agriculteurs". Et d'ajouter que "les prix, qui parfois progressent, permettent davantage de financer la grande distribution ou l'industriel que les agriculteurs eux-mêmes".
250 enquêtes depuis le début de l'année
C'est la raison pour laquelle le gouvernement a choisi de "prendre des mesures très fortes", avec ces lois Egalim. La première, entrée en vigueur fin 2018, était fondée sur la confiance rappelle Julien Denormandie. Egalim 2 est désormais une loi de régulation, "on régule avec des sanctions si certains ne jouent pas le jeu". Le ministre a annoncé sur Europe 1 que depuis le début de l'année, "plus de 250 enquêtes ont été lancées pour des positions ou des prises de position de certains qui nous semblent non conformes à la loi". "Et on va démultiplier ces enquêtes", a-t-il assuré.
"On aura une tolérance zéro vis-à-vis de ceux qui ne respectent pas cette loi", a asséné le ministre. "Parce qu'il en va de notre souveraineté que de rémunérer des agriculteurs. Si on ne rémunère pas mieux les agriculteurs, on aura plus d'agriculture et donc on importera des produits de moindre qualité. C'est pure folie."