C'est un nouveau coup dur pour l'économie européenne déjà frappée par le coronavirus : après Air France, l'avionneur Airbus a annoncé mardi la suppression d'environ 15.000 postes, soit 11% de ses effectifs, dont 5.100 postes en Allemagne, 5.000 en France et 1.700 au Royaume-Uni. Avec la baisse des livraisons de 40% pour le géant basé à Toulouse, les salariés rencontrés mercredi ne sont pas surpris mais craignent une dépression généralisée dans le secteur de l'aviation.
"Pincement au coeur"
La reprise du travail a un goût amer depuis très tôt, mercredi matin. Tous s'attendaient à un plan de cette ampleur, mais pour l'instant personne ne sait quels sites ou quelles divisions seront touchées. "Tout le monde est très inquiet, la période du mois de juillet n'est pas forcément la meilleure période pour annoncer ça", confie Didier, qui a passé 36 dans cette entreprise et souhaite y rester, "parce qu'on fait de belles choses". "C'est douloureux, comme un pincement au cœur."
Dans le sillage d'Airbus, il y a aussi tous les sous-traitants de la région qui s'attendent à subir les conséquences de la crise post-coronavirus. Daher et Derichebourg ont déjà annoncé des suppressions de postes et cela ne devrait pas s'arrêter. "C'est quand même angoissant pour tous les secteurs économiques de la région", craint Olivier, qui travaille chez un autre poids lourd du secteur. "Il va y avoir un effet boule de neige. Les sous-traitants vont être touchés à un moment où à un autre. Je reste positif, je pense que d'ici deux ans le rythme de travail reprendra", nuance-t-il toutefois.
Les licenciements secs pas écartés
Les syndicats d'Airbus affirment qu'il n'est pas question pour eux d'accepter des licenciements secs, ce qui serait une première pour le groupe. Cette éventualité n'est pourtant pas écartée par le PDG, Guillaume Faury, même s'il assure que la direction compte activer d'autres dispositifs, y compris l'activité partielle de longue durée.
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Mercredi matin, le secrétaire d'État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a avancé que les dispositifs d'aide de l'Etat devraient permettre de "sauver" 2.000 emplois sur les 5.000 menacés, dont 1.500 grâce à l'activité partielle de longue durée et 500 grâce au recentrage de certains emplois sur la nouvelle génération d'avions verts.